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27 décembre

27 décembre 2024.

Commentaire RB 48, 2-9

2 C’est pourquoi nous croyons qu’il faut organiser ces deux occupations de la façon suivante :

3 De Pâques au 1er octobre, en sortant de l’office de Prime, les frères font le travail nécessaire jusqu’à 10 heures environ.

4 De 10 heures jusqu’à l’office de Sexte, ils font leur lecture.

5 Après Sexte, en sortant de table, ils se reposent sur leur lit dans un silence complet. Ou bien, quand un frère veut lire en particulier, il lit tout bas, sans gêner les autres.

6 On dit None plus tôt, vers 2 heures et demie. Puis les frères recommencent à travailler jusqu’à Vêpres.

7 Quand ils doivent rentrer les récoltes eux-mêmes, parce que c’est nécessaire là où ils sont, ou bien parce qu’ils sont pauvres, ils ne seront pas tristes.

8 En effet, quand ils vivent du travail de leurs mains, comme nos Pères et les Apôtres, alors ils sont vraiment moines.

9 Pourtant, on fera tout avec mesure, à cause de ceux qui sont faibles.

Comme le rappelait le 1er verset, les 2 occupations dont parle ici Benoit sont : le travail manuel, et la lectio divina.

Pacôme et Cassien parlaient seulement du travail, pas de la lectio.

Mais Augustin réserve déjà 3 heures par jour à la lectio. Et à sa suite toutes les Règles monastiques d’Occident prévoiront un temps pour la lecture de la Parole de Dieu.

Cette mesure donne quand même une place importante au travail manuel, dans la vie du moine. C’est une réaction contre le monachisme gaulois primitif, celui de St Martin, où les frères disposaient de la journée entière pour prier. Cette conception messalienne, purement priante, de la vie monastique est venue d’Orient. Mais elle a été vigoureusement combattue par Basile, par Augustin et par Cassien.

C’est vrai : « il faut prier sans cesse », comme le dit la 1ère  lettre aux Thessaloniciens. Mais Paul parle aussi de l’obligation de travailler, de gagner sa vie. Et cela nous vaut la très belle formule de Benoit : « C’est alors qu’ils seront vraiment moines, s’ils vivent du travail de leurs mains, comme nos pères et les apôtres. »

Le moine de Benoit travaille donc, pendant la plus grande partie du jour, en unissant, quand cela est possible, la prière à l’activité manuelle. La prière de l’homme est une réponse à Dieu.

Pour parler à Dieu, il faut avant tout l’écouter. De là le besoin de lire et d’apprendre l’Ecriture. La prière qui accompagne le travail du moine suppose des temps où le moine ne travaille pas, mais lit et mémorise la Bible.

Sur le rapport entre la prière et le travail, la prière pendant le travail, chacun fait ce qu’il peut. Cela dépend beaucoup du travail que nous faisons. Peu d’emplois permettent de ruminer la Parole de Dieu en travaillant. Le frère au poulailler ou à la provende, le cuisinier, le portier, le cellérier, peuvent difficilement ruminer la Parole de Dieu pendant leur travail ! L’hôtelier doit accueillir l’hôte comme le Christ : c’est une autre façon de prier sans cesse.

Ce qui peut tous nous aider dans cette recherche du prier sans cesse, c’est le choix d’un verset d’écriture chaque jour : le retrouver dès que possible, dans les déplacements, tous les moments vides. C’est une façon d’être à l’écoute de Dieu, de rester en relation avec le Christ, de s’imprégner de sa Parole, de le rejoindre tout au long du jour.