30 décembre 2024.
Commentaire RB 48, 22-25
22 Le dimanche, tous les frères s’occupent à la lecture, sauf ceux qui sont responsables de services divers.
23 Si un frère négligent ou paresseux ne veut pas ou ne peut pas méditer ou lire, on lui commande un travail pour qu’il ne reste pas sans rien faire.
24 Quant aux frères malades ou de santé fragile, on leur donne une occupation ou un métier qui leur convient. Ainsi, ils ne restent pas inoccupés, et pourtant ils ne sont pas écrasés par un travail trop dur, ou ils n’ont pas envie de le fuir.
25 L’abbé doit tenir compte de leur faiblesse.
Ce chapitre sur le travail et la lecture se conclue avec le dimanche et la prise en considération des frères malades.
Si les jours de la semaine se caractérisent par une alternance bien précise entre travail manuel et lecture, le dimanche est consacré à la seule lecture, à l’exception des services remplis par certains. La lecture ne s’alterne plus qu’avec la prière chorale.
Voilà la manière de Benoit d’honorer le jour du Seigneur en consacrant plus de temps à l’écoute de sa Parole et à la rumination des Écritures.
Comme il est conscient que cela peut représenter une difficulté pour certains, il prévoie de leur assigner un ouvrage plutôt qu’ils tombent dans l’oisiveté…
Comment vivre nos dimanches ? Calvin disait à propos du dimanche : « Les hommes doivent se reposer afin de laisser Dieu besogner en eux ». Le repos vis-à-vis de nos activités habituelles, est pensé comme un espace laissé à Dieu pour qu’il besogne et travaille en nous … Cette intuition est très profonde.
En effet, nos activités journalières nous prennent tout entier et nous nous y engageons avec tout ce que nous sommes. Mais elles peuvent parfois nous occuper tellement qu’on les vit comme si nous étions les seuls maitres à bord, comme si nous étions les seuls acteurs de notre vie …
La rupture du dimanche nous oblige à une sorte de lâcher prise pour nous remettre dans la juste réalité des choses sous le regard de Dieu. S’arrêter pour se reposer, et se détendre, pour donner plus de temps au Seigneur dans la prière, pour rencontrer un frère … tout cela nous rappelle que nous valons plus que notre travail… d’autant que nous sommes nous-mêmes l’ouvrage de Dieu !
Dieu désire réaliser son œuvre en chacun de nous, pour notre bonheur, et en vue du bien de tous. Paradoxalement pour cela, il a aussi besoin de notre passivité … de cet espace de gratuité dans lequel nous nous offrons à ses mains de potier comme une terre meuble, disponible, ouverte.
Chacun, nous pouvons nous demander : à quelle rupture consentons-nous, pour ne pas être toujours dans la tension ou le désir de faire le plein d’activités ou d’informations? Quel moment de gratuité sous le regard de Dieu ? Quel espace recréateur nous donnons-nous ? Ces temps de respiration profonde pourront faire de nos temps libres, des moments ressources pour notre quotidien.
Commentaire RB 2,33-36