Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

24 décembre

24 décembre 2024.

Commentaire RB 48 (Introduction 4)

Nous avons commencé hier à étudier le thème de la lecture et de la Lectio à partir du verbe latin « vacare » qui a donné le mot vacances.

Au verset 23 du même chapitre 48, Benoît utilise un autre verbe, celui de « meditare » :

« Si quelqu’un était si négligent et paresseux qu’il ne veuille ou ne puisse méditer ou lire, on lui prescrira un travail pour qu’il ne reste pas oisif ».

Méditer ou lire. Je voudrais réfléchir avec vous sur le verbe « méditer ».

Le premier sens de ce verbe est celui « d’apprendre », c’est-à-dire de mener une occupation intensive pour comprendre le sens caché, le sens spirituel de l’Écriture. Dans la vie monastique, « lire » et « méditer » vont ensemble.

Cassien écrit : « Ceux qui méritent le nom de moines s’appliquent aux méditations des divines Ecritures » Il rajoute : « attentifs à imprégner leur mémoire de l’Écriture Sainte, c’est-à-dire à l’apprendre par cœur » (Inst 2,6,1).

            Pour les Anciens, apprendre la Bible par cœur est très important pour la lectio monastique. Quel rôle cela joue-t-il ?

Voici ce qu’écrit Pachôme par rapport aux novices : « Il ne saurait y avoir au monastère quelqu’un qui ne connaisse pas quelques pages de l’Écriture Sainte, au minimum le nouveau Testament et les Psaumes par cœur » (Praec. 40). Lorsqu’un hôte demande à entrer dans la vie monastique, Pachôme commence par prescrire l’apprentissage du Notre Père et d equelques Psaumes.

            Jérôme confirme cela dans plusieurs de ces Lettres. Basile pose la question : « Convient-il que les nouveaux venus se mettent immédiatement à l’étude de l’Écriture ? » Dans sa réponse, il demande que l’on apprenne d’abord par cœur les quatre Évangiles.

            On a là un élément assez unanime de la Tradition monastique : comment le comprendre et surtout comment comprendre ce qu’il exprime pour nous qui est essentiel ?

  • Tout d’abord, les Pères monastiques ne nous demandent pas de travailler la mémorisation pour elle-même.
  • Le but est bien plutôt que l’on s’imprègne tellement de l’Écriture Sainte que celle-ci devienne, en quelque sorte, notre milieu vital.
  • En ayant une très bonne connaissance de l’Écriture, le moine devient capable d’expliquer l’Écriture par l’Écriture.
  • Quelle que soit la situation de la vie qui est la sienne, il a toujours (en lui) une Parole de l’Écriture pour le soutenir et l’éclairer.
  • En apprenant par cœur les mots de l’Écriture, peu à peu, les mots de l’Écriture remplacent mes propres émotions et mes propres pensées. C’est là, pour les Pères, l’un des fruits essentiels de la Lectio.

Après avoir étudié hier le verbe « vacare », aujourd’hui, le verbe « meditare », lundi nous verrons le verbe « legere ».