24 août 2024.
Commentaire RB 8, 3-4
Rappel 8, 1-2 :
1 Pendant l’hiver, du 1er novembre jusqu’à Pâques, les frères se lèvent entre 2 heures et 3 heures du matin. C’est une décision raisonnable.
2 En effet, les frères se reposent un peu plus de la moitié de la nuit. Ainsi, quand ils se lèvent, la digestion est terminée.
3 Après les Vigiles, il reste du temps. Les frères qui ont besoin d’apprendre les psaumes et les lectures le font à ce moment-là.
4 A partir de Pâques jusqu’au 1er novembre, on laisse un petit moment libre entre l’office des Vigiles et celui de Laudes. Pendant ce temps, les frères peuvent sortir pour les besoins du corps. Et tout de suite après, c’est l’office de Laudes. On le chante au lever du jour.
Saint Benoit est soucieux de régler l’heure de telle manière que les offices gardent leur caractère propre en accord avec le temps cosmique.
En hiver où les nuits sont plus longues, le lever pour les vigiles se fait après un nombre jugé raisonnable d’heures de sommeil. La nuit est loin d’être achevée. Si bien qu’après les vigiles, alors qu’il fait encore noir, le temps disponible est utilisé pour l’étude, et particulièrement pour l’apprentissage par cœur de psaumes ou de textes de l’Écriture. Apprentissage qui ne nécessite pas beaucoup de lumière.
En été, la brièveté des nuits entraine une autre façon de faire. L’heure des vigiles est calculée, et même peut-être avancée, pour que les matines soient célébrées au point du jour. Et de plus, comme on le verra plus loin, l’office est abrégé de trois à une lecture au premier nocturne, « en raison de la brièveté des nuits » (10, 2).
Désormais, entre les deux offices, il n’y a place que pour un petit intervalle bref. On peut être frappé par cette minutie avec laquelle St Benoit règle la célébration de l’office dans le respect de ce qu’on a appelle depuis le Concile : « la vérité des heures ».
Ce même sens réaliste de la célébration des heures se retrouve dans la recommandation ferme de célébrer l’œuvre de Dieu, là où l’on se trouve, soit au travail, soit en voyage (RB 50). Chaque heure du jour a donc une note unique à apporter dans la louange que nos voix font monter de la terre vers leur Seigneur et Créateur.
Nous sommes conviés à nous accorder au rythme du temps pour exprimer en louange l’indicible mouvement de la création. Sur nos lèvres est recueillie l’admirable beauté de la nature en travail. Interprété dans nos chants d’action de grâce, ce silencieux travail, dans lequel nous sommes profondément inscrits et liés, retourne vers Celui de qui tout vient, en hommage de reconnaissance. « Louez le Seigneur soleil et lune… sur son ordre ils furent créés », posés « sous une loi qui ne passera pas » … (Ps 148, 3-6).
Commentaire RB 4, 1-2