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11 février

11 février 2025.

Commentaire RB 66, 6-8

6 Si cela est possible, on doit construire le monastère de telle sorte qu’on y trouve tout le nécessaire, c’est-à-dire : de l’eau, un moulin, un jardin et différents ateliers. Alors tout se fait à l’intérieur du monastère.

7 Ainsi les moines n’ont pas besoin de circuler un peu partout au dehors, ce qui ne vaut rien du tout pour eux.

8 Nous voulons qu’on lise souvent cette Règle en communauté. Alors aucun frère ne pourra s’excuser en disant : « Je ne la connaissais pas. »

La deuxième partie de ce chapitre sur le portier parle de l’intérieur du monastère. Après le monde du dehors, le monde du dedans.

Pour Benoit, le monde du dehors n’est pas un monde mauvais, contre lequel il faudrait se défendre. Accueillir celui qui frappe à la porte, c’est accueillir le Christ en personne.

Le texte d’aujourd’hui parle du monde du dedans. Benoit veille à ce que le monastère soit organisé de telle sorte que le moine ne soit pas obligé de sortir sans cesse. L’eau, le moulin, le jardin, les métiers, tout doit être à l’intérieur du monastère. Pourquoi ? Puisque le monde du dehors n’est pas mauvais ? La réponse se trouve dans ce verset : « Que les moines ne soient pas forcés de se répandre à l’extérieur, ce qui ne convient nullement à leur âme. »

Pour Benoit, ce qui est mauvais, ce n’est pas le monde, mais cette tendance que nous avons à nous répandre, à nous disperser à l’extérieur. En cela il est fidèle à l’Évangile : « Ce qui rend l’homme impur, c’est ce qui sort de son cœur. » Ce désir qui se répand au-dehors et nous entraine à courir de tous côtés.

La clôture monastique, c’est d’abord cela : cette conscience de notre pauvreté, de nos limites, de notre faiblesse, qui nous détournent de trouver le chemin de notre propre cœur. Nous sommes sans cesse tentés de chercher au dehors ce que nous ne pouvons trouver qu’au-dedans. Retrouver ce chemin de la paix du cœur, du silence intérieur, cette Présence qui nous habite.

Le combat pour le moine, aujourd’hui, est peut-être plus difficile, avec tous les moyens de communication qui peuvent devenir des occasions de se fuir, d’éviter le vrai combat, et aussi la vraie relation. Téléphone, internet, comment les utiliser sans s’y perdre ? En s’attachant à la recherche de Dieu et aux relations avec les frères qui nous entourent, et qui sont les premiers dans notre vie.