12 décembre 2024.
Commentaire RB 44, 3-5
3 Et cela, il le fait jusqu’au moment où l’abbé juge qu’il a réparé sa faute.
4 Quand l’abbé lui en donne l’ordre, il vient se jeter à ses pieds et aux pieds de tous les frères, afin qu’ils prient pour lui.
5 Et alors, si l’abbé lui en donne l’ordre, on l’accepte au chœur, au rang décidé par l’abbé.
Dans ces versets, on voit que c’est la parole de l’Abbé qui met fin au statut d’exclusion du frère. Le fait que le mot « abbé » revienne huit fois dans ce chapitre le met en relief.
Cela est important car, dans une communauté comme dans une famille, si le père de famille, l’évêque ou l’abbé, laissent pourrir une situation, il en résulte un murmure général et des tensions entre les frères. Ceci dit, pour que la vie continue et que le frère qui a commis un péché puisse reprendre la vie commune, il faut qu’à un moment donné un geste soit posé qui manifeste de la part du responsable que la vie continue et qu’ensemble, nous pouvons continuer à vivre en frères comme avant. C’est cela le vrai pardon chrétien, ce n’est ni le laxisme, ni le jugement catégorique, ni l’oubli, mais plutôt la manifestation d’un repentir authentique de la part du frère et la confiance du responsable qui invite tous les frères à la même confiance et en la même espérance.
Toute la communauté est impliquée et responsable dans le processus pénitentiel de la Règle. Si l’Abbé pardonne à un frère, mais qu’un membre de la communauté ne cesse pas de lui faire comprendre qu’il n’oublie pas ce qu’il a fait, le frère ne se sentira pas intégré et le pardon de l’Abbé ne portera pas ses fruits.
Il sera au chœur, mais le regard hostile de ce frère qui refuse de lui pardonner viendra troubler sa prière ; il reprendra son rang de profession, mais sans parvenir vraiment à prendre la parole, à donner son opinion, à construire la communauté : il restera emmuré dans sa faute.
L’abbé doit tout faire pour réintégrer un frère, mais il ne peut rien faire si la communauté tout entière ne lui pardonne pas.
Commentaire RB 3, 1-2