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20 novembre

20 novembre 2024.

Commentaire RB 38, 10-12

10 Le lecteur de semaine boit du vin mélangé avec de l’eau, avant de commencer la lecture. Il fait ainsi à cause de la sainte communion, et pour que le jeûne ne soit pas trop fatigant.

11 Après la lecture, il prend son repas avec les cuisiniers et avec les frères qui ont servi à table.

12 Tous ne seront pas lecteurs ou chantres selon leur rang. On choisira seulement les frères qu’on peut écouter avec profit.

Après avoir insisté sur le silence au réfectoire, Benoît s’adresse à nouveau au lecteur de semaine. Il précise qu’on lui donner quelque chose à manger et il précise « à cause de la sainte communion ».

A cette époque, l’on restait à jeun avant de communier. La messe n’était pas quotidienne dans l’Église de ce temps et il semble (du moins, si l’on en croit la RM) que la communion était (peut-être) distribuée par l’Abbé en milieu de journée.

Pour permettre au lecteur de tenir, Benoît n’hésite pas à enfreindre la loi du jeûne.

Dans la Règle, au frère qui doit faire un service réclamant un effort particulier, il n’hésite pas à donner un supplément et à alléger le jeûne, fut-ce le jeûne eucharistique.

Ce petit verset en dit long sur deux choses :

  • Lire au réfectoire avec application et attention nécessite un réel effort, pour les moines du VIe siècle comme pour nous aujourd’hui.
  • Il y a chez Benoît une souci constant du frère, une généreuse sollicitude et rien -pour lui- n’est plus important que le frère, aucun règlement (fut-ce celui concernant l’eucharistie) n’autorise à écraser un frère.

Le dernier verset revient à l’attitude des frères pendant le repas et à la dignité du repas.

Dans la Règle, il y a un principe selon lequel les services se font à tour de rôle ; or, on l’a vu ce n’est pas le cas du lecteur de semaine ; ici, on apprend que ce n’est pas non plus le cas des chantres. Le motif est clair : « par respect pour la Parole de Dieu ».

Dans ces deux cas, la prière de la communauté passe avant le rang dans la communauté ; lire et chanter de manière digne et noble est le seul critère.

Le lecteur ou le chantre, qui reçoit la tâche importante de proclamer la Parole de Dieu, ne peut s’en acquitter dignement que s’il l’a bien comprise et intérieurement assimilée.