2 février 2025.
Présentation de Jésus au Temple (fête)
Au milieu de ton temple
D’un Sermon de saint Bernard
Aujourd’hui la Vierge Mère introduit le Seigneur du temple dans le temple du Seigneur. Joseph aussi y amène au Seigneur ce fils qui n’est pas le sien, mais le Fils bien-aimé, en qui Dieu s’est complu. Le juste reconnaît celui qu’il attendait, Anne, la veuve, le loue. Une première procession est célébrée, en ce jour, par ces quatre personnages, une procession qui, par la suite, allait être célébrée dans la joie par l’univers entier en tout lieu et en toutes nations. Ne vous étonnez pas de ce que cette procession est bien petite, puisqu’il est bien petit aussi, celui que le temple reçoit. Mais en ce lieu, il n’y a pas de pécheur : tous sont justes, tous sont saints, tous sont parfaits !
Mais ne sauveras-tu que ceux-là, Seigneur ? Ton corps va grandir, ta tendresse elle aussi grandira. « Hommes et bêtes, tu les sauveras, lorsque tu auras multiplié tes miséricordes ! ». Je vois maintenant une seconde procession où des foules précèdent le Seigneur, où des foules le suivent ; ce n’est plus la Vierge qui le porte, mais un petit âne. Il ne dédaigne donc personne, pas même ceux qui, comme les bêtes, se vautrent dans leur fumier ! Il ne les repousse pas, dis-je, si du moins ne leur manquent pas les vêtements des Apôtres : s’ils ont leur doctrine, s’ils ont leurs mœurs, et la charité qui couvre une multitude de péchés, il ne les jugera pas indignes de la gloire de le suivre en procession.
Mais j’irai plus loin et je dirai qu’à nous aussi, il nous a réservé une place dans cette procession où si peu de personnes semblent avoir été admises. Pourquoi ne réserverait-il pas à ceux qui viendraient après lui ce qu’il a accordé aux anciens ? David, Roi et prophète, s’est réjoui de voir ce jour ; « il l’a vu et s’en est réjoui ». S’il ne l’avait pas vu, aurait-il chanté : « Nous avons reçu ta miséricorde, ô Dieu, au milieu de ton temple » ? David a reçu cette miséricorde du Seigneur, Siméon l’a reçue, et nous aussi l’avons reçue, comme tous ceux qui sont prédestinés à la vie, puisque « le Christ est hier, aujourd’hui et demain ».
Embrassons donc cette miséricorde que nous avons reçue au milieu du temple, et comme la bienheureuse Anne, ne nous éloignons pas du temple. Car « le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous » dit l’Apôtre. Elle est proche de vous cette miséricorde ; elle est proche de vous la parole de Dieu : dans votre bouche et dans votre cœur. De fait, le Christ n’habite-t-il pas dans vos cœurs par la foi ? Vous êtes son temple, vous êtes son trône, car vous n’avez sans doute pas oublié ces paroles : « L’âme du Juste est le trône de la Sagesse ». Oui, c’est dans le cœur que nous recevons la miséricorde, c’est dans le cœur qu’habite le Christ, c’est dans le cœur qu’il murmure des paroles de paix à son peuple, à ses saints, à tous ceux qui rentrent dans leur cœur.