23 septembre 2024.
Saint Pio de Pietralcina
Une lumière dans l’obscurité
Lettre du saint Padre Pio
Tu me demandes ce qu’est l’amour de Dieu ? Avant de répondre, distinguons l’amour en substance et l’amour en accidents.
L’amour de Dieu en substance, c’est un don de notre volonté à Dieu, qui le place au-dessus de tout, en raison de son infinie bonté. S’accompagne-t-il d’effusions ? Alors c’est toute la gamme des consolations, jusqu’aux ravissements ; c’est ce que j’appelle « accidents », sensibles ou spirituels. Je ne donnerais pas cher de l’âme qui s’y attacherait, négligeant la dévotion en substance ! Pour pallier à cet écueil, dès qu’il juge notre âme assez virile, assez donnée à son service, Notre-Seigneur se hâte de lui retirer les douceurs de naguère. Il va même jusqu’à lui retirer la faculté de prier, de méditer, et la plonge dans un abîme, dans les ténèbres et la sécheresse.
Ce retournement terrifie l’âme. Sans doute, a-t-elle commis un grave péché, pour s’être attiré une telle disgrâce ! Elle fouille sa conscience, passe au crible ses moindres actes, et ne décelant rien qui justifie son infortune, elle conclut qu’elle est abandonnée.
Quelle erreur ! Ce que l’âme prend pour un abandon est une faveur insigne. C’est la transition d’un état où l’on conçoit des pensées, à la durée contemplative, où l’on n’accède que purifié. Si l’homme pouvait comprendre que son impossibilité à fixer son imagination sur un point est due au retrait de la lumière surnaturelle ! Mais bientôt une lumière nouvelle remplace la méditation et donne à la prière une nouvelle efficacité. Oh ! Si l’âme, dis-je, pouvait seulement savoir que Dieu, en s’écartant, infuse en même temps une clarté plus pure dans l’intellect. La voici rendue apte aux choses divines, par-delà le discursif, dans une vision directe, et toute exquise, délicate, ineffable.
On m’objectera que si cette lumière est tellement meilleure, l’âme devrait pouvoir saisir son objet, ses pouvoirs étant décuplés. Mais n’allons pas si vite ! Ceux qui se repaissent volontiers de viandes grossières affectent le dégoût si vous leur proposez des mets plus raffinés. De même, pour apprécier l’état d’oraison, il faut avoir rompu tout attachement. Mon Dieu ! Dans cette obscurité, je vois une clarté qui brille. Souvenez-vous, l’amour de Dieu n’a jamais son content.