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3 mai 2025.

Saints Philippe et saint Jacques

Venez et voyez

D’une méditation du Père Jacques Loew

Le Seigneur Jésus, avant de se faire entendre, a voulu se montrer : il a voulu être visible avant d’être audible. Il a voulu que nos yeux le contemplent avant que nos oreilles l’écoutent. L’on peut dire que sur ses trente-trois années de vie, durant trente ans – les neuf dixièmes – Jésus se contente d’être présent, au point qu’on dira de lui : “N’est-ce pas le fils du charpentier, de Marie ? Ne connaissons-nous pas toute sa parenté ?”.

De même lorsqu’il entre dans sa vie publique, on commence par le regarder ; quand il inaugure sa prédication à Nazareth, là où il avait été élevé, tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui. Jean Baptiste, lui aussi, fixait les yeux sur Jésus, dit l’Évangile. Les premiers disciples qui viennent à sa suite lui disent : Maître, où habites-tu ? Et Jésus leur répond : Venez et voyez.

II s’agit donc de voir, de rencontrer quelqu’un. C’est l’écho permanent de la parole même, de la méditation de saint Jean : « Et le Verbe s’est fait chair, et nous avons vu sa gloire. » Mais ce même Jean « le Théologien » est justement l’un des deux disciples qui ont entendu le “venez et voyez” de Jésus : il a vu, il a noté le moment, environ la dixième heure.

Les premiers apôtres, André et Jean, allèrent et virent où demeurait le Maître, et ils restèrent auprès de lui. Nous aussi, nous venons, nous voyons, et nous restons ensuite avec le Seigneur Jésus.

Ainsi la foi, rencontre de personnes, est éminemment la rencontre primordiale de la personne du Seigneur Jésus. La grâce des grâces, c’est de rencontrer le Seigneur Jésus, comme on rencontre un ami, un homme, une femme, à qui l’on a donné sa vie, quelqu’un qui a changé notre existence et notre route. Quelles que soient nos misères, nos défections, nos défaillances, nous avons rencontré le Seigneur…

(…) Oui, en suivant Jésus nous sommes amenés au Père : “Si vous me connaissez, dit Jésus, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez et vous l’avez vu”. Nous avons de la peine à accéder à cette parole. Il ne faut point nous en étonner. Philippe à qui Jésus s’adresse ne comprend pas non plus ; il demande à Jésus : Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit, nous posséderons tout à ce moment-là. Et Jésus lui dit : “Philippe, celui qui me voit” – là encore il s’agit de voir le Seigneur – “celui qui me voit, voit le Père”. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père ?”. Si nous savons suivre ce Seigneur Jésus, si nous savons le regarder vivre, le regarder prier, il nous apprendra à dire “Notre Père”. Et tout son désir sera de nous communiquer son esprit de fils, et il nous enverra son Esprit justement pour nous rendre capables de dire Abba, Père, comme il faut.

Ce Jésus qu’on appelle Christ, p.4 à 8.