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2 août

02 août 2024.

Commentaire RB 5, 6-12

6 Il dit aussi à ceux qui enseignent : “Celui qui vous écoute, c’est moi qu’il écoute” (Lc 10, 16).

7 Ces moines obéissants laissent immédiatement leurs occupations et ils renoncent à leur volonté égoïste.

8 Ils lâchent tout de suite ce qu’ils ont dans les mains sans finir ce qu’ils sont en train de faire. Dès qu’ils entendent la voix de celui qui commande, ils mettent leurs pieds en mouvement pour obéir et faire ce qu’on leur ordonne.

9 Ainsi l’ordre donné par le maître et l’acte accompli par le disciple, ces deux choses se réalisent ensemble, très vite et comme en même temps, avec la rapidité inspirée par un respect confiant envers Dieu.

10 L’amour presse ces moines de parvenir à vivre avec Dieu pour toujours.

11 C’est pourquoi ils prennent courageusement le chemin étroit. Le Seigneur parle de ce chemin quand il dit : “Il est étroit le chemin qui conduit à la vie” (Mt 7, 14).

12 Alors, ils ne vivent plus en suivant leurs idées, ils n’obéissent plus à leurs désirs ou à leurs plaisirs. Mais ils marchent en obéissant à la décision et aux ordres d’un autre. Ils habitent dans un monastère et ils désirent avoir un abbé à leur tête.

J’obéis parce que j’aime le Christ. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement 

Benoît semble bien être le premier moine à parler de l’obéissance comme il le fait.

Jusqu’à lui, la littérature monastique présente le moine qui obéit à la manière d’un apprenti qui obéit à son patron, ou encore d’un disciple qui obéit à son maître.

À cette forme d’obéissance ascétique (traditionnelle) fondée sur l’obéissance à l’image du Christ qui a obéi à son Père, Benoît rajoute une autre raison d’obéir, celle d’obéir directement au Christ (qui a dit « qui vous écoute m’écoute »).

Dans la Règle, je suis invité à obéir non seulement à l’image du Christ, mais aussi à obéir directement au Christ par la reconnaissance des médiations. Le Christ dans la Règle est présenté à la fois comme celui qui obéit au Père (et que je dois imiter) et celui qui commande par l’entremise de l’Abbé, des frères, du pauvre (et que je dois chercher de toutes les forces).

Ce matin, je veux parler seulement du premier motif d’obéir, le motif plus classique : obéir à l’image du Christ qui a obéi à son Père.

Le modèle de l’obéissance du chrétien ou du moine, ce n’est pas celle du militaire ou encore celle de l’esclave ou encore celle plus ou moins réussie de mon enfance, mais celle du Christ au Père. En regardant le Christ obéir, j’apprends de lui la confiance qui me fait frère de mes frères et me libère de la peur de l’autre.

Vouloir une communauté fraternelle, un monde fraternel, un monde de fils de Dieu, frères et fils du même Père, c’est forcément commencer par faire confiance à tous mes frères, par les écouter et par leur obéir. La seule manière de libérer mon frère de son agacement ou de sa colère contre moi, c’est de lui obéir.

Lorsque j’obéis, j’accepte que je ne suis pas au centre du monde avec mes barricades, j’accepte que je ne suis pas au centre de ma communauté ; au centre, il y a la communion.