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18 août

18 août 2024.

Commentaire RB 7, 59

59 Le dixième échelon de l’humilité pour un moine, c’est de ne pas rire trop facilement et pour n’importe quoi. En effet, la Bible dit : « C’est l’homme stupide qui éclate de rire » (Si 21, 23).

Rire nous fait du bien le plus souvent. Que serait une vie sans rire ?

Le rire de l’enfant, le rire d’un groupe qui se trouve rassemblé dans la joie, le rire de l’ancien sur lui-même.

En fait, les anciens moines s’inscrivent dans la ligne de la Bible qui n’aime pas le rire des ricaneurs. Ils se souviennent que Jésus a dit : « Malheur à vous qui riez maintenant (Lc 6,25) ».

La bible se tient à distance des railleurs impies qui se moquent de la loi de Dieu et encore de ceux qui en font une arme pour disqualifier leurs frères par la moquerie ou la dérision.

Le rire devient alors synonyme de sottise et d’étroitesse d’esprit.

Comment comprendre ce 10ème degré ? La citation du livre de Ben Sira faite par Benoit remise dans son contexte éclaire davantage son propos. Je la cite plus largement : « Le sot éclate de rire bruyamment. Le rire de l ‘homme de sens est rare et discret » et, un peu plus loin : « Le sot se hâte de faire son entrée, l’homme expérimenté prend une attitude modeste (Si 21, 20-22).

Ben Sira distingue le rire bruyant du rire discret, en parallèle avec l’assurance du sot et la modestie de l’homme expérimenté. Benoit suggère également une mesure quand il recommande qu’on ne soit pas « facile » ni « prompt » à rire.

L’humilité n’est pas dans le fait de ne pas rire, mais dans la manière dont ce rire est vécu. Est-ce un rire pour se mettre en avant, pour occuper le terrain, voire pour se moquer du frère ?

Ou bien est-ce un rire davantage reçu au gré de la vie, accueilli comme un cadeau, pour donner de la joie aux frères ? Entre rire forcé ou recherché et rire accueilli et offert, peut-être là se trouve le chemin de l’humilité. Chacun de nous peut repérer parfois quand son rire est juste ou quand il ne l’est pas, quand il donne la joie et la paix ou quand, au contraire, il met mal à l’aise un frère ou la communauté.