18 août 2024.
20ème dimanche du Temps Ordinaire (Année B)
Jn 6, 51-58
Comme le grain de blé
Du Traité de saint Irénée « Contre les Hérésies »
Ils ont de vaines pensées, ceux qui rejettent toute l’économie de Dieu, qui nient que la chair puisse être sauvée (…) et la déclarent incapable de recevoir l’immortalité. Si la chair ne peut être sauvée, alors le Seigneur ne nous a pas non plus rachetés par son sang ; la coupe de l’Eucharistie n’est pas une communion à son sang et le pain que nous rompons n’est pas une communion à son corps ! Car le sang ne peut jaillir que de veines, de chair, et de tout ce qui fait une substance humaine. Et c’est pour être devenu vraiment tout cela que le Verbe de Dieu nous a rachetés par son sang. Et parce que nous sommes ses membres et sommes nourris au moyen de la création, il a déclaré que la coupe tirée de la création est son propre sang, par lequel se fortifie notre sang, et le pain tiré de la création, il l’a proclamé son propre corps, par lequel se fortifient nos corps.
Si donc la coupe et le pain reçoivent la Parole de Dieu et deviennent Eucharistie, sang et corps du Christ, et si par ceux-ci la substance de notre chair se fortifie et s’affermit, comment ces gens peuvent-ils prétendre que la chair est incapable de recevoir le don de Dieu qui est la vie éternelle, alors que cette chair est nourrie du Corps et du Sang du Christ, et qu’elle est membre de Celui-ci, comme le dit le bienheureux Apôtre : « Nous sommes les membres de son corps, formés de sa chair et de ses os » ? Il parle de l’organisme authentiquement humain, composé de chair, de nerfs et d’os ; car c’est cet organisme même qui est nourri de la coupe qui est le Sang du Christ et fortifié par le pain qui est son Corps.
(…) Nos corps qui ont été nourris par cette Eucharistie, après avoir été couchés dans la terre et s’y être décomposés, ressusciteront en leur temps, quand le Verbe de Dieu leur fera don de la Résurrection pour la gloire de Dieu le Père. Car il donnera l’immortalité à ce qui est mortel et gratifiera d’incorruptibilité ce qui est corruptible, parce que la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse.
Contre les Hérésies, V, 2, 2 & 3.