14 août 2024.
Commentaire RB 7, 36-43
36 C’est aussi de ne pas perdre courage et de ne pas reculer quand il faut supporter tout cela. La Bible dit : « Celui qui restera fidèle jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (Mt 24, 13).
37 Et encore : « Rends ton cœur fort et attends le Seigneur » (Ps 26, 14).
38 La Bible veut montrer ceci : celui qui croit en Dieu doit tout supporter pour le Seigneur, même les choses les plus contrariantes. C’est pourquoi elle fait dire à ceux qui souffrent : « A cause de toi, on nous condamne à mort tous les jours. On nous traite comme des brebis qu’on va bientôt tuer » (Ps 43, 22 ; Rm 8, 36).
39 Mais ces frères sont tout à fait sûrs de la récompense de Dieu qu’ils espèrent. Et, pleins de joie, ils ajoutent : « Dans toutes ces souffrances, nous remportons la victoire à cause de Celui qui nous a aimés » (Rm 8, 37).
40 A un autre endroit, la Bible dit encore : « O Dieu, tu nous as mis à l’épreuve, tu nous as fait passer par le feu, comme on fait passer l’argent par le feu. Tu nous as fait tomber dans un piège. Sur notre dos tu as mis des poids très lourds » (Ps 65, 10-11).
41 Et pour montrer que nous devons être sous l’autorité d’un supérieur, la Bible continue en disant : « Tu as placé des hommes au-dessus de nos têtes » (Ps 65, 12).
42 C’est par la patience que ces moines accomplissent le commandement du Seigneur au milieu des souffrances et des injustices. On les frappe sur une joue, ils présentent l’autre. On prend leur vêtement, ils donnent celui qui leur reste encore. On leur demande de faire un kilomètre, ils en font deux (Mt 5, 39-41).
43 Avec l’apôtre Paul, ils supportent les faux frères (2 Co 11, 26). Et à ceux qui leur jettent des malédictions, ils répondent par des bénédictions (1 Co 4, 12).
Toutes les références bibliques de ces versets ont une forte résonnance pascale ; ils conduisent à associer étroitement l’obéissance difficile du moine à la passion de Jésus.
Ici la figure de Marie est éclairante. En effet plus qu’avec Jésus qui souffre physiquement en sa chair, c’est avec Marie, au pied de la croix, que le moine éprouvé peut s’identifier. Marie a enduré dans son cœur, ce que Jésus souffrait en son corps. Les insultes, les coups, le mépris et la mort affreuse de l’enfant de ses entrailles, elle les a reçus en plein cœur. Avec Jésus, elle a été humiliée dans son honneur et dans sa dignité de mère. Avec Jésus, elle a embrassé la patience. Elle est restée debout, supportant sans rien dire.
Comment ? En aimant ? En priant ? On peut le supposer. Cette présence de Marie au pied de la croix est une lumière sur le chemin de l’humilité que le moine est invité à parcourir. Au cœur des contrariétés qui ont atteint la limite du supportable, elle est demeurée là, fidèle et totalement présente.
Entre Jésus, humble, aimant, et nous qui supportons difficilement toute contrariété et tout déshonneur, Marie est un pédagogue. Sans un mot, par sa seule attitude, elle nous enseigne.
Dans l’adversité, elle met en lumière combien l’acceptation de l’injustice dans le silence et la patience, en communion avec l’obéissance du Christ, est une belle et noble manière de se tenir debout. Là, debout, elle ne fait qu’un avec son fils, sans donner aucunement prise au mal. Regardons Marie, et apprenons d’elle à affronter avec force et humilité, les contrariétés, les épines de discordes, voire les injustices et le combat intérieur qui en découle. Il ne dépend pas de nous que la tempête se lève dans notre cœur quand nous sommes piqués ou bousculés. Mais il nous revient de ne pas déployer la voile de nos rancunes et de nos ressentiments qui donneront prise au vent. Demandons par l’intercession de Marie, la grâce de faire silence, mais aussi la grâce de savoir parler à la bonne personne qui nous donnera une parole de paix. A notre manière, nous prenons part ainsi au mystère de la croix …
27 août