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12 septembre

12 septembre 2024.

Commentaire de RB 18, 19-25

19 A Complies, chaque jour, on répète les mêmes psaumes, c’est-à-dire les psaumes 4, 90 et 133.

20 Voilà l’ordre des psaumes pour la journée. Tous les autres psaumes qui restent, on les distribue de façon égale entre les Vigiles des sept nuits de la semaine.

21 Les psaumes qui sont plus longs, on les partage en deux. Ainsi, on dit douze psaumes ou parties de psaumes chaque nuit.

22 Avant tout, nous insistons sur ce point : si l’ordre des psaumes donné ici ne plaît pas à quelqu’un, il peut choisir un autre ordre qu’il juge meilleur.

23 En tout cas, il faut absolument que, chaque semaine, les frères chantent les 150 psaumes en entier. Et, aux Vigiles du dimanche, on les recommence toujours dans le même ordre.

24 Si, pendant la semaine, les moines ne chantent pas les 150 psaumes avec les cantiques habituels, ils montrent vraiment trop de paresse dans le service qu’ils ont promis.

25 En effet, nous lisons que nos saints Pères ont fait cela courageusement en un seul jour ! Et nous, qui n’avons pas la même ardeur, hélas, nous devons chanter au moins tous les psaumes en une semaine.

Nous avons ici dans ce chapitre 18 un exemple éclatant de ce que fut la réforme liturgique de saint Benoît.

A la liturgie romaine, il intègre la liturgie monastique, c’est-à-dire la célébration des heures telle qu’elle apparaît en Egypte et telle qu’elle est décrite par Cassien avec les sept Offices du jour (Primes, Laudes, Tierce, Sexte, None, Vêpres, Complies) et l’Office de la nuit (les Vigiles), il reprend aussi de la liturgie monastique ce vieux principe établi par Cassien à savoir que les moines récitent le Psautier en une semaine. Dans le cycle que nous avons adopté à Bouaké de la liturgie monastique, nous récitons environ 115 psaumes / semaine sur les 150.

A la liturgie monastique, il intègre la liturgie romaine : à savoir célébrer le Mystère du Christ. Avec Benoît, l’Office est non seulement un exercice spirituel comme c’était le cas en Egypte (revenir à Dieu), c’est aussi la manifestation du Mystère pascal : il place Pâques au centre de l’année liturgique et il organise différemment l’horaire de la vie monastique en fonction du fait que l’on soit dans le Temps pascal ou -en dehors – du temps pascal ; le choix des Psaumes pour Laudes sont liées à la résurrection (le Christ est le Soleil levant dans l’Antiquité chrétienne), le Carême a un horaire encore différent. Il organise les Vigiles du dimanche selon le modèle romain qu’il modifie pour l’adapter au contexte monastique.

Nous savons que quelques décennies après la mort de saint Benoît, l’Église tout entière adaptera l’Office de la RB comme étant désormais le sien et que l’Eglise le conservera jusqu’à aujourd’hui avec des adaptations.

L’autre point qui caractérise Benoît est la conscience de faire une œuvre pastorale adaptée à son monastère du Mont-Cassin au milieu du Vie siècle, aussi prend-il soin de ne pas idéaliser ce modèle et de prévoir qu’ailleurs dans les monastères bénédictins, la répartition des Psaumes soit adaptée, soit différente. Peu, lui importe, il ne sacralise pas ce qu’il fait ; il apporte les principes fondamentaux qui devront régir tous les monastères bénédictins jusqu’à la fin des temps :

  • Être fidèle à la répartition des heures.
  • Accorder aux Psaumes une place prépondérante
  • Célébrer le Mystère du Christ, en particulier son Mystère pascal, au long de l’année, au long des jours et au long des heures.
  • En célébrant le Christ rendre constamment hommage à la Trinité que le Christ nous fait découvrir par la doxologie, omni présente dans le code liturgique de la RB.

L’Office monastique a donc quelque chose d’unique et de spécifique, mais il ne se comprend pas en-dehors de l’Église à laquelle il doit sans cesse se référer, non pas pour perdre sa spécificité, mais pour l’enrichir et lui éviter un appauvrissement, un rétrécissement.