12 octobre 2025.
Commentaire RB 9
1ère partie
1 Pendant l’hiver, du 1er novembre jusqu’à Pâques, on dit d’abord trois fois le verset : « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange » (Psaume 50, 17).
2 On ajoute le psaume 3 et le « Gloire au Père ».
3 Ensuite on chante le psaume 94 avec antienne, ou bien sans antienne, d’un bout à l’autre sans s’arrêter.
4 Après cela, il y a l’hymne et six psaumes avec antiennes.
5 Quand les psaumes sont finis, on dit le verset, et l’abbé donne la bénédiction. Tous les frères s’assoient sur leur siège et on fait trois lectures. Les frères lisent l’un après l’autre dans un livre posé sur le pupitre. Entre chaque lecture, on chante un répons.
6 On dit les deux premiers répons sans « Gloire au Père ». Mais, après la troisième lecture, celui qui chante dit le « Gloire au Père ».
7 Dès que le frère commence à chanter le « Gloire au Père », tous se lèvent de leur siège pour honorer et respecter la Sainte Trinité.
8 A l’office des Vigiles, on lit la Parole de Dieu dans l’Ancien et le Nouveau Testament. On lit aussi les explications que les Pères catholiques ont données de ces lectures. On prend les Pères connus pour leur enseignement juste, et que l’Église du monde entier accepte comme maîtres.
9 Après les trois lectures et les trois répons, on chante les six autres psaumes avec « Alleluia ».
10 Après ces psaumes, il y a un passage de l’apôtre Paul. On le récite par coeur. Puis on dit un verset et la supplication de la litanie, c’est-à-dire : « Seigneur, prends pitié. »
11 Voilà comment les Vigiles se terminent.
En commentant RB 8 nous avons vu comment Benoît respecte le rythme des temps en décrivant la prière commune aux divers moments de la journée et de la nuit, soit en été soit en hiver. Dans le chapitre 9, il décrit l’Office de la nuit en hiver. Même si le titre parle simplement du nombre de psaumes à dire aux heures de la nuit, en réalité le chapitre décrit l’Office de la nuit en hiver sous tous ses aspects.
Comme les nuits sont longues en hiver, l’Office sera nettement plus élaboré qu’en été. En ce qui concerne la psalmodie, Benoît est héritier de la longue tradition des douze psaumes. Il les répartit en deux groupes de six, les six premiers étant chantés avec antiennes et les six autres avec Alleluia. Le premier groupe est accompagné de trois lectures et de trois répons, le second d’une leçon de l’Apôtre récitée de mémoire. Le tout est précédé d’une introduction assez élaborée et se termine par une conclusion également quelque peu élaborée.
Une première chose à remarquer, c’est que, pour Benoît, l’Opus Dei n’est pas un moment de prière personnelle faite en commun. C’est une action commune réalisée selon ce qu’on pourrait appeler une danse très élaborée. De plus toute la psalmodie est chantée, comme l’indique la mention de l’antienne et de l’Alleluia, l’un et l’autre ayant la fonction d’indiquer le ton sur lequel le psaume sera chanté.
Un petit monastère ne peut pas déployer la liturgie monastique comme dans une grande abbaye, mais nous devons veiller à marquer les différences par ces petites choses qui sont importantes, tout aussi importantes que le chant.
Il est légitime qu’en communauté, les frères soient plus ou moins sensibles à ces différences. Moi-même, je n’aime pas trop les grandes fêtes, je suis plus à l’aise pour prier dans les jours ordinaires, mais la liturgie n’est pas une affaire privée, elle appartient à l’Église qui nous demande d’être fidèle à son enseignement et à notre tradition spécifique.
Dans les monastères, le choix des calices, le choix des ornements, le choix du linge d’autel varie en fonction des féries, des dimanches, des fêtes, des solennités. Apparemment, ce sont des petites choses qui n’ajoutent rien à la prière et pourtant elles constituent le cadre extérieur de la prière qui, à longueur de vie forge la communauté et la prière de la communauté.

21 juillet