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11 août

11 août 2024.

Commentaire RB 7, 34

34 Le troisième échelon de l’humilité pour un moine, c’est d’obéir parfaitement à un supérieur parce qu’on aime Dieu. Par là, le moine imite le Christ. En effet, l’apôtre Paul dit du Seigneur : « Il a voulu obéir jusqu’à la mort » (Ph 2, 8).

Ce troisième degré de l’humilité marque un palier dans l’échelle.

Les deux premiers degrés considéraient davantage le travail intérieur à vivre. Ce troisième degré introduit un élément concret : l’obéissance et la soumission à un supérieur.

Ici l’humilité est le moyen et le fruit de l’unification entre l’intime du cœur et l’engagement concret dans une attitude d’obéissance. Le moine en son intimité désire l’humilité par amour de Dieu.

Au cœur de ce même amour, il s’engage dans l’obéissance vis-à-vis d’une personne concrète. Entre l’intime conviction et sa réalisation dans un agir concret, nous savons que le fossé peut être grand. Aucun de nous n’est à l’abri de ce décalage.

Seul Dieu est indissociablement parole et agir, amour et vérité. L’humilité veut nous introduire dans cette quête laborieuse d’unification de notre être. Jésus lui-même « tout fils qu’il était » est entré dans ce chemin.

« Il a appris l’obéissance par » et jusque dans la « souffrance » et la mort. En lui, par son obéissance, la parole a porté tout son fruit d’amour pour Dieu et pour les hommes.

De manière forte et presque surprenante, Benoit associe le fait d’obéir à un supérieur à l’obéissance de Jésus jusqu’à la mort. Spontanément, on peut penser que c’est exagéré.

Mais chacun de nous sait bien reconnaitre la part de mort en lui-même dans le simple fait de renoncer à ses options ou idées pour se soumettre à celles d’un autre. Sur le moment, on peut éprouver ou ressentir comme une mort à soi-même.

Et Benoit ne nie pas la chose. Il invite à la mettre sous la lumière du Christ. En vivant ces morts, non dans la résignation, mais dans la foi et par amour de Dieu, nous participons au dynamisme pascal du Christ. Avec Jésus, nous mourrons, avec Jésus nous revivons à une vie nouvelle …