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10 septembre

10 septembre 2024.

Mardi de la 23ème semaine du TO

Lc 6, 12-19

Il passa toute la nuit à prier Dieu.

D’une homélie de saint Grégoire de Nysse sur la prière.

De grand matin le boutiquier se lève pour ses affaires, plein du désir de montrer le premier sa marchandise aux clients avant ses concurrents. Il pourra ainsi, puisqu’il aura devancé les autres, accaparer la clientèle et écouler ses réserves.

De même l’acheteur, de peur de manquer et de laisser prendre par un autre ce dont il a besoin ne se précipite pas où l’on prie, mais où l’on vend ; et comme tous ont la même soif du gain, comme tous n’ont qu’un désir : devancer l’autre grâce au soin de leur zèle ardent, l’heure de la prière est volée : à sa place, ils ont mis le trafic !

Il en va de même pour l’artisan, pour l’homme de lettres, pour le plaideur, pour celui à qui incombe la charge de juger : chacun s’attache tout entier et de tout son effort à son entreprise, mais se mettre en prière, il n’en est plus question : chacun juge nuisible pour sa tâche le temps passé avec Dieu.

Ainsi, celui qui exerce un métier manuel considère comme chose vaine et futile l’aide de Dieu pour le but qu’il s’est fixé ; aussi laisse-t-il de côté la prière et place-t-il ses espérances en ses propres mains, oubliant Celui qui lui a donné ces mains. Pareillement, l’homme qui met toute son application à corriger son langage ne pense pas à Celui qui lui a donné le langage, mais comme s’il s’était fait lui-même ce qu’il est, c’est sur lui et sur les efforts de ses disciples qu’il compte, et comme il n’attend aucun avantage de la coopération de Dieu, il fait plus de cas de l’effort que de la prière.

(…) Les hommes ne laissent pas Dieu combattre à leurs côtés lorsqu’ils s’empressent aux tâches qu’ils ont en mains.

In La prière du Seigneur, GRÉGOIRE DE NYSSE, p. 30-32.