10 mai 2025.
Samedi de la 3ème Semaine du Temps Pascal
Jn 6,60-69
Les Douze n’ont pas compris davantage que les autres disciples le langage de Jésus et l’annonce de la fécondité à venir de sa vie livrée – la suite de l’Évangile le montrera – mais ils restent pourtant avec lui car dit Pierre : A qui irions-nous ? Tu as les Paroles de la vie éternelle.
Demeurer avec le Christ, rester avec lui en raison de notre incapacité à faire autre chose peut apparaître comme un refuge peu glorieux, et l’on comprend parfois que la religion soit perçue négativement, comme étant l’opium du peuple.
Et pourtant… avoir fait l’expérience que seul le Christ a les Paroles de la vie éternelle suppose d’avoir découvert deux choses : tout d’abord que rien ni personne ne pourra remplir mon existence, ce qui suppose forcément l’expérience de l’échec, et ensuite la conscience que l’on ne peut pas s’en sortir tout seul, que l’on a besoin d’être sauvé.
Il y a, dans cette double expérience, le fondement, la pierre angulaire, de la fidélité de l’homme au Christ…
Même si le chemin de Pierre a été tordu, même si Pierre a renié le Christ le vendredi saint, même s’il n’a rien compris, il n’en reste pas moins qu’il est là, dans la cour du grand-prêtre, où pouvait-il être ? Avec qui d’autre aurait-il pu passer cette journée ? De cet homme fragile, Jésus fera le chef des Apôtres…
Notre pauvreté, en ce qu’elle nous ouvre à la confiance, permet au Christ de devenir notre rocher, notre racine et, par le fait même, Celui qui nous dynamise et nous ouvre un avenir.
11Août