15 juin 2024.
Dans le « Sermon sur la Montagne » (Mt 5-7), nous nous retrouvons toujours dans des situations où la règle autorisant un acte est mise en rapport avec une réalité plus fondamentale.
Ici, Jésus semble faire référence à ce commandement :
Dt 23,21 : Si tu fais un vœu au Seigneur ton Dieu, tu ne tarderas pas à l’acquitter : nul doute que le Seigneur ton Dieu te le réclame, et tu te chargerais d’un péché.
Cette loi du Deutéronome obligeait à tenir parole face à une promesse engageant le Seigneur.
La parole, le serment est de l’ordre du sacré. Jurer, promettre impliquait l’acquittement du vœu.
Mais on jurait aussi abusivement ‘par Dieu’ ou plutôt par ‘le ciel’, par ‘Jérusalem’… (pour ne pas prononcer le Nom divin). Jurer constituait une manière de « prendre » Dieu à témoin voire d’instrumentaliser le Seigneur lui-même pour son propre intérêt. Dieu devenant l’objet d’un marchandage.
Jésus rappelle que si la Loi autorise le serment, ce dernier implique l’engagement de Dieu et à Dieu. La chose est trop importante pour être prise à la légère.
Mieux vaut ne pas jurer, pour redonner à Dieu sa vraie place et sa majesté : son trône, son escabeau, sa royauté. Et non des promesses mondaines. Jurer c’est se mettre du côté du Mauvais qui, comme à l’occasion des tentations de Jésus au désert (Mt 4,6), instrumentalisait la parole du Seigneur pour son propre intérêt.
Bien plus, Jésus étend l’interdit de jurer jusque dans la sphère humaine : sur ta tête. Le serment enlève la valeur à la parole donnée. Que ton oui soit oui, ton non soit non, le serment n’ajoute rien à la parole qui doit demeurer une parole de vérité et de fiabilité… à l’image de la Parole d’Alliance du Seigneur.
2 octobre