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Saint Jacques, Apôtre, fête (Mt 20, 20-29)

25 juillet 2024.

Juste avant la question posée à Jésus par la mère de Jacques et de Jean, Jésus a annoncé sa passion, sa mort et sa résurrection… et il y a là un paradoxe saisissant et révoltant… ces hommes sont en chemin, Jésus annonce qu’il va être humilié, flagellé, crucifié. Il annonce qu’il va mourir qu’il va livrer sa vie et la mère de Jacques réclame une promotion pour ses fils !

Les annonces de la Passion dans les Évangiles s’accompagnent toujours d’un refus du message :

Matthieu et Marc font suivre la première annonce de la passion d’une intervention de Pierre pour détourner Jésus de la mort (Mt 16,22-23 et Mc 8,31-32), chez Luc Jésus déclare que celui qui aura rougi de moi et de mes paroles, de celui-là le Fils de l’homme rougira, lorsqu’il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges (Lc 9,23-26).

Les trois synoptiques font suivre la seconde annonce de la passion d’un débat pour savoir qui est le plus grand dans le royaume… et la réponse de Jésus est catégorique : le plus grand est celui qui se fait petit !

La troisième annonce de la passion, celle de l’Évangile de ce jour, est donc suivie d’une façon brutale chez Matthieu et chez Marc par l’ambition des fils de Zébédée à occuper les premières places… Chez Luc, il est dit simplement que les Apôtres ne saisirent rien de tout cela ; cette parole leur demeurait cachée, et ils ne comprenaient pas ce que Jésus disait (Lc 18,34).

Il est important de se laisser saisir par ce paradoxe… Il ne suffit pas d’être un apôtre choisi par Jésus, de marcher à la suite de Jésus pour être chrétien, il faut donner sa vie et, pour la donner il faut pouvoir dire comme Pierre : je t’ai trahi Seigneur et j’ai fui et comme Jean : j’ai dormi Seigneur.

Alors mais alors seulement le chemin devient évangélique car il faut que l’expérience humaine se heurte au vide pour que soit compris le sens véritable de l’enseignement de Jésus. Le service de ses frères ne naît pas d’une obligation ou d’un ordre mais d’un besoin vital enraciné dans l’expérience de la miséricorde de Dieu, celle du Mystère pascal.