27 juin 2024 .
Nous découvrons aujourd’hui les derniers versets du discours sur la montagne, ils en constituent donc sa conclusion. Avec les Béatitudes introductives, ils encadrent les paroles de Jésus qui nous a fait entendre le sens de la Loi et esquissé la figure d’un Dieu Père, Notre Père.
Par le nom du Seigneur, le disciple et la communauté chrétienne entrent dans le Royaume des Cieux, entrent dans cet espace de communion et d’Alliance. Mais la foi au Christ ne peut se réduire à des invocations ou à la piété. La foi imprègne tout l’être du disciple et tous les aspects du corps ecclésial. Elle s’exprime en actes, se déploie dans un agir, dans la vie. Les deux éléments (foi et action) sont aussi indissociables que l’unité du Père et du Fils.
Mais les paroles de Jésus vont encore plus loin : ce ne sont pas des miracles, ni des prophéties, ni des exorcismes qui sont les meilleurs critères d’un agir à l’image du Fils et du Père.
Le merveilleux, les actes grandioses, ces phénomènes impressionnants pour les hommes n’impressionnent pas Dieu.
Au contraire, les versets semblent opposer ces éléments à la volonté du Père. Et sa volonté, Jésus nous l’a présentée durant tout son discours.
En employant des mots qui orientent le disciple vers l’humble de cœur, le miséricordieux, l’artisan de paix, ou l’amour des ennemis, le pardon à ceux qui nous offensés… Mais surtout, Jésus invite ici à le connaître, invite à une relation vraie, en adéquation à ses paroles.
Tout au long de son discours, Jésus nous a fait comprendre combien ‘faire la volonté du Père’ impliquaient un devoir de charité, de patience et d’humilité… d’abaissement. Mais cet abaissement n’est pas une faiblesse, elle est une force.
Dans la tradition biblique, l’image du roc (ou du rocher) renvoie à Dieu. Ainsi le Deutéronome déclare :
Le Seigneur est le Rocher : son œuvre est parfaite ; tous ses chemins ne sont que justice. Dieu de vérité, non pas de perfidie, il est juste, il est droit (Dt 32,4).
De même, le psaume affirme :
Lui seul est mon rocher, mon salut, ma citadelle : je suis inébranlable. (Ps 61/62,3).
Les références de ce genre sont nombreuses. La parabole de Jésus renvoie donc, à travers le roc, à Dieu sur qui le croyant peut s’appuyer pour vivre. En en cela Jésus ne contredit pas la tradition juive. Dieu, et sa Loi mise en pratique, constituent un appui fondamental dans l’accueil du Salut, et dans la lutte contre les pluies et tempêtes du monde.
Cependant, il y a beaucoup d’audace et de provocation de la part de Jésus. Celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. Pour saisir cette audace, il nous faut prendre la sentence par la fin : S’appuyer sur le roc, sur Dieu, bâtir sa vie solidement en lui, … consiste à mettre en pratique… les paroles de Jésus et le connaître. Ainsi en venant « accomplir la loi », Jésus se présente, selon Matthieu, comme l’interprète autorisé et unique de la Loi. Ce que les foules vont deviner à la fin de ces versets qui concluent ce discours sur la montagne :
7, 28-29 : Lorsque Jésus eut terminé ce discours, les foules restèrent frappées de son enseignement, car il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes.
La Loi, en dehors du Christ, ne serait-elle que du sable ? Peut-être. Cependant, la parabole s’adresse avant tout à ses disciples et les invite aussi à creuser davantage leur relation personnelle au Christ… jusqu’au bout, avec lui, jusqu’à la fin du monde (Mt 28,20).
Les paroles de Jésus en ce discours sur la montagne se présentent comme le ciment de la Loi, qui révèle la vraie solidité du Père.
Jésus, que nous allons suivre sur ces chemins de Galilée, vers Jérusalem et sur son chemin de croix, nous conduit à ce royaume des Cieux, bonheur promis à ceux qui croient.
15 novembre