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Commentaire RB 4, 48

19 juillet 2024.

48 A chaque moment de ta vie, surveiller ce que tu fais.

Contrôler, surveiller, traduit le mot latin « custodire » qui veut dire aussi en français « garder », que l’on retrouve 10 fois dans la RB : garder sa bouche des mauvaises paroles, garder ses voies pour ne pas tomber, se garder du péché, garder son âme…

Plusieurs usages de ce verbe vont dans le même sens, celui d’une attention à soi-même, à ses paroles, actions et pensées.

Une expression pourrait bien résumer cela : l’homme, gardien de soi-même. Il y a un travail que personne ne peut faire à notre place. Personne ne peut veiller à nos pensées, ni à nos paroles, ni à nos actes.

Belle responsabilité humaine de chacun envers soi-même. Être gardien de soi-même. Les différentes cultures à travers le monde et à travers le temps n’ont pas d’autres buts que d’éveiller et de former à cette responsabilité personnelle pour rendre possible le vivre ensemble.

Notre vie monastique est un autre type de culture qui veut permettre une conscience encore plus affinée de chacun à l’égard de lui-même. Elle veut surtout nous éviter d’être dupe de nous-mêmes ou d’être conduits par nos passions et nos pensées mauvaises. Dans la lumière de l’Évangile, à l’école du Christ, peu à peu s’affine notre connaissance de nous-mêmes. Nous repérons nos tendances mortifères et nos mouvements égoïstes et désordonnés.

Heureux sommes-nous si nous pouvons les nommer pour les tenir davantage à distance ! La liberté se conquiert peu à peu à ce prix. Le moine gardien de lui-même sous la conduite de l’Esprit apprend à repérer toutes les fausses routes dans lesquelles il peut être entrainé s’il n’y prend pas garde. Nos vies quotidiennes sont remplies de ces moments de discernement où il nous faut choisir entre la facilité ou la vérité plus exigeante, entre la fuite ou le courage de faire face, entre la compromission ou la clarté, entre le repli sur soi ou l’ouverture aux autres.

Notre vie monastique nous apprend cette belle vigilance intérieure qui nous rend plus disponible à l’œuvre de l’Esprit Saint pour faire la volonté de notre Dieu qui nous veut toujours plus libre et plus aimant.