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07 septembre 2024.

Samedi de la 22ème semaine du TO

Lc 6, 1-15

L’épisode vient à la suite des deux controverses avec les pharisiens lors du repas de Lévi (5,27-28 et 5,33-39). Il constitue un autre moment opposant Jésus et ses disciples aux pharisiens et introduit la question du sabbat qui se poursuivra également avec la guérison suivante (6,6-11).

Il n’y pas que les épis qui soient froissés. Les pharisiens le sont également par l’attitude des disciples qui, non contents de boire et manger avec les pécheurs (5,27-33), ne respectent pas les préceptes liés au sabbat. Celui-ci correspond au septième jour consacré au Seigneur, lors duquel les juifs pieux s’abstiennent de toute activité, notamment laborieuse. Les pharisiens sont très scrupuleux en la matière et débattent notamment sur la distance autorisée à parcourir lors d’un sabbat… Tout est souvent une question d’interprétation pour savoir ce qui est permis ou non.

Ainsi, en froissant les épis, les disciples n’ont-ils pas accompli un acte laborieux tel, au temps de Moïse, l’homme ramassant du bois, un jour de sabbat et mis à mort (Nb 15,32-36) ? Cet épisode du livre des Nombres sert surtout à rappeler l’importance vitale du sabbat pour le peuple.

Mais il faut surtout relier cette scène avec le repas chez Lévi (5,27-39). Avec ses disciples, Jésus se présentait comme l’époux inaugurant les noces eschatologiques venus appeler les pécheurs. Or, ici, en passant outre le respect du sabbat, les propres disciples de Jésus se comportent également comme des pécheurs, et commettent un véritable péché, sans que leur maître ne leur dise quoi que ce soit.

Le respect du sabbat fait partie des préceptes fondamentaux, inscrit dans les dix commandements. Plus encore, il célèbre l’alliance entre Dieu et son peuple. C’est même, pour le livre de l’Exode, une question vitale (Ex 31, 13-14 ; 20, 10-11).

Le livre du Deutéronome fonde, quant à lui, le sabbat sur la délivrance des Hébreux lors de la sortie d’Égypte. Le peuple, et particulièrement le croyant, est invité, ce jour-là, à ne pas se comporter tel le tyrannique Pharaon. Son repos sabbatique est aussi celui des siens, de ses serviteurs, de l’immigré et de ses bêtes. Le sabbat permet de faire mémoire du Dieu sauveur venu pour ces hébreux esclaves (Dt 5, 14-15).

La sabbat célèbre ainsi Dieu créateur et sauveur : deux caractéristiques que nous allons retrouver dans nos deux épisodes liés au sabbat. La scène présente se déroule en extérieur et est liée à la création : champs, épis… Jésus s’y déclare maître du septième jour.

Dans la scène suivante, la question du sabbat sera associée à la guérison, c’est-à-dire la délivrance d’un homme à la main sèche (6,6-11). Avec ces deux passages, l’évangéliste permet de rendre compte de ces deux fondements scripturaires du sabbat (Ex 20,11 ; Dt 5, 14) et vient asseoir la figure eschatologique du Fils de l’homme.