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7 avril

7 avril 2025.

Lundi de la 5ème Semaine du Carême

Jn 8, 12-20

D’une Homélie de saint Augustin

« Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,

il aura la lumière de la vie »

      Les pharisiens lui dirent : « Tu te rends témoignage à toi-même ; ton témoignage ne vaut pas » … Jésus leur répondit : « Oui, je me rends témoignage à moi-même et mon témoignage est valable, car je sais d’où je suis venu et où je vais ».

La lumière montre les objets qu’elle éclaire, et en même temps elle se montre elle-même… « Je sais d’où je suis venu et où je vais. » Celui qui est là devant vous et qui parle possède ce qu’il n’a pas quitté… : en venant ici-bas, il n’a pas quitté le ciel, et en y retournant, il ne nous a pas abandonnés… Cela est impossible à l’homme, cela est impossible au soleil lui-même : lorsqu’il se dirige vers l’occident, il abandonne l’orient et, jusqu’à son retour à l’orient, il n’y est plus. Mais notre Seigneur Jésus Christ vient sur terre et il est dans le ciel ; il retourne au ciel, et il est sur terre…    

Saint Pierre écrit : « Nous avons la parole des prophètes, qui se confirme. Vous avez raison de fixer votre attention sur elle comme une lampe brillant dans l’obscurité, jusqu’à ce que paraisse le jour… » (2P 1,19). Quand donc notre Seigneur viendra, selon les paroles de l’apôtre Paul, « il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres » (1Co 4,5) … Devant une telle lumière, les flambeaux ne seront plus nécessaires : on ne lira plus les prophètes, on n’ouvrira plus les épitres des apôtres, nous ne demanderons plus le témoignage de Jean Baptiste, nous n’aurons même plus besoin de l’Évangile. Toutes les Écritures, qui étaient allumées pour nous comme des flambeaux au milieu de la nuit de notre monde, disparaîtront… Que verrons-nous ?… « Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu » (Jn 1,1). Tu viendras puiser à la source d’où la rosée s’est répandue sur toi, d’où sont partis ces rayons brisés qui arrivaient par mille détours jusqu’à ton cœur enveloppé de ténèbres.

Tu verras à découvert la lumière elle-même… « Ce que nous serons un jour ne paraît pas encore. Nous savons que quand il viendra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1Jn 3,2) … Moi, je vais déposer ce livre… ; il nous a été bon de jouir de sa lumière ensemble…, mais en nous quittant, nous ne quittons pas cette lumière.

Sermons sur l’évangile de Jean, n°35, 4-5.9 (trad. Véricel, L’Évangile commenté, p. 223 rev.)