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21 septembre

21 septembre 2024.

Saint Matthieu

Suis-moi !

D’une Homélie du Cardinal John-Henri Newman

Le Seigneur vit un homme, du nom de Matthieu, assis au bureau de la douane ; Il lui dit : “Suis-moi !”. Et, se levant, Matthieu le suivit.

Tel est le type d’appel divin que nous présente l’Écriture. Dieu exige de nous une obéissance immédiate et il nous appelle à l’inconnu. L’appel ne s’adresse ni aux sens, ni à la raison ; la foi seule peut Lui obéir. On objectera peut-être : en quoi cela nous concerne-t-il encore aujourd’hui ? Nous avons déjà été appelés à servir Dieu ; il ne peut plus être question pour nous d’appel, de vocation. Pour nous, être appelé se situe dans le passé, et non dans l’avenir.

En un certain sens, c’est vrai ; néanmoins, ce passage de l’Évangile nous concerne encore, et de la façon la plus importante qui soit. C’est qu’en réalité, nous ne sommes pas appelés une seule fois, mais à bien des reprises ; durant toute notre vie, le Christ nous appelle d’une grâce à une autre. Nous sommes tous l’objet d’appels successifs, allant de l’un à l’autre, n’ayant ici-bas aucun repos, n’obéissant à un ordre que pour en recevoir un autre. Et si le Christ nous appelle ainsi toujours à nouveau, c’est pour nous sanctifier de façon toujours nouvelle.

Remarquez-le donc : ceux qui ont une vie spirituelle aperçoivent de temps en temps des vérités qu’ils n’avaient pas encore réalisées et sur lesquelles leur attention n’avait pas encore été appelée. Or tout d’un coup, elles se dressent devant nous comme un appel irrésistible.

C’est de cette façon-là que le Christ nous appelle. Rien de miraculeux ni d’extraordinaire dans sa manière d’agir avec nous. Il opère à travers nos facultés, au moyen des événements de notre vie. Mais ce qui se réalise ainsi pour nous revient exactement à ce qu’était la voix même du Christ pour ceux à qui elle s’adressait autrefois sur la terre. Que son ordre vienne à nous sous une forme quelconque, par une présence visible ou par une voix qui se fait entendre, ou seulement par l’entremise de notre conscience, il importe peu, du moment que nous sentons là un ordre. Et si c’est un ordre, il n’y a pas de voie intermédiaire : Il faut obéir ou désobéir. On l’acceptera comme Samuel, Paul ou Matthieu, ou bien on le refusera par un geste analogue à celui du jeune homme qui avait de grands biens. Là où Dieu veut nous conduire, c’est à la connaissance parfaite et à l’obéissance parfaite du Christ : cela ne se réalise qu’en prêtant l’oreille à l’Appel.Sermon anglican.