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5 octobre

5 octobre 2025.

Commentaire RB 7, 56-58

56 Le neuvième échelon de l’humilité pour un moine, c’est d’interdire à sa langue de parler, c’est de garder le silence et de se taire jusqu’à ce qu’on l’interroge.

57 En effet, la Bible enseigne ceci : « Quand on parle beaucoup, on n’évite pas le péché » (Pr 10, 19).

58 Et : « Le bavard ne sait pas se conduire sur cette terre » (Ps 139, 12).

Entre l’homme bavard et l’homme enfermé dans le mutisme, il y a l’homme humble, humble dans sa parole et humble dans son silence. C’est cet homme-là que chacun de nous désire devenir. Pour le moine, invité à cultiver le silence afin de nourrir sa qualité de présence à Dieu et aux autres, c’est à la fois un labeur d’humilité et un don de grâce…

Aucun de nous n’aimerait recevoir ce compliment : « Tu es un homme bavard … » ni être traité de « Bavard impénitent » Dans le dictionnaire français, on indique que « Bavard » vient de « bave » … La langue française a donc associée le bavardage à l’écoulement de la bave. Pour souligner certainement le caractère peu reluisant, voire glissant… On dira « Baver sur quelqu’un » pour manifester la calomnie ou la médisance qui souille une personne.

Ainsi le langage en lui-même nous alerte sur les grandes limites d’un excès de paroles qui souvent entraînent là où au premier abord, on ne voudrait pas aller.

Êtres de parole, nous sommes des artisans de communion… Nous laisser aller au bavardage, c’est manquer notre vocation d’homme capable de nouer des relations vraies.

Dans un monastère, nos relations fraternelles pour être vraies n’ont pas besoin de beaucoup de paroles. Mais certainement elles ont besoin de paroles vraies, c’est à dire de paroles où nous nous engageons tout entier… Et la vie, notre manière d’être attentif et présent aux frères vérifiera la profondeur des paroles échangées entre nous… C’est cela l’humilité bonne et constructive pour nous-mêmes et pour les autres… Humilité qui nous incline à allier modestie du propos et vérité de l’être.