Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

4 Septembre

04 septembre 2024.

Commentaire de RB 13, 1-11

1 Les jours ordinaires, voici comment on célèbre l’office de Laudes.

2 On dit le psaume 66 sans antienne, en traînant un peu, comme le dimanche. Alors tous les frères ont le temps d’arriver pour le psaume 50 qu’on dit avec antienne.

3 Ensuite on dit deux autres psaumes, selon la coutume, c’est-à-dire : 4 le lundi : les psaumes 5 et 35,

5 le mardi : les psaumes 42 et 56,

6 le mercredi : les psaumes 63 et 64,

7 le jeudi : les psaumes 87 et 89,

8 le vendredi : les psaumes 75 et 91

9 et le samedi : le psaume 142 avec le cantique du Deutéronome. On divise ce cantique en deux parties, et après chaque partie on dit le « Gloire au Père ».

10 Du lundi au vendredi, on dit un cantique des Prophètes, comme l’Église de Rome les chante. Il y a un cantique différent pour chaque jour.

11 Puis il y a les psaumes de louange (Psaumes 148, 149 et 150), une lecture de l’apôtre Paul qu’on récite par coeur, le répons, l’hymne, le verset, le cantique de l’Évangile (Luc 1, 68-79), la litanie, et l’office est terminé.

Ce passage, dans notre traduction de la Règle s’achève par ces mots « et l’Office est terminé ». Le texte latin engage une traduction un peu différente : « Et c’est tout ! »

         Cette petite formule qu’on trouve déjà au chapitre précédent pour conclure l’énoncé des différents éléments de l’office de Laudes n’a pas un grand intérêt théologique, ni une grande teneur spirituelle. Il me semble bon pourtant de la relever car elle dit quelque chose de la liturgie des heures comme de l’eucharistie : sa précision et sa concision. L’action liturgique est précise. Rien n’est laissé au hasard, ni à la volonté d’un chacun. Quand on entre, on sait ce qu’on va y trouver et chacun des intervenants sait ce qu’il a à faire. Elle est mémorial du salut, une action humaine qui rappelle et rend présent l’action salvatrice de Dieu réalisée dans le Christ.

         Il importe que tout ce qui se passe soit bien réglé et ordonné pour que les paroles et les gestes rendent effectivement présent le mystère célébré. Lorsqu’il y a des négligences ou des manques de préparation, toute l’attention se porte sur les erreurs et perd le sens de ce qui est train de se jouer vraiment : le mémorial du salut.

         Deuxième aspect que souligne cette petite formule « c’est tout », c’est la concision de la liturgie. La liturgie a sa propre cohérence, une structure propre que ce soit pour l’office ou pour l’eucharistie. Et cette structure est porteuse de sens en elle-même, sans qu’il y ait besoin d’en rajouter. En ce sens, la liturgie ne supporte pas les rajouts plus dévotionnels qui, en surchargeant, risque de défigurer l’action liturgique. Celle-ci a sa force en elle-même. Là se trouve notre « service de dévotion » pour reprendre l’expression de St Benoit (RB 18, 24). La liturgie est le lieu où notre dévotion, notre amour de fils de Dieu, uni à tous ses frères, peut le mieux s’exprimer. La concision de la liturgie fait mieux apparaitre aussi que c’est la foi qui fonde notre être devant Dieu. C’est notre confiance en lui qui est notre force, et non l’ajout de paroles ou de pratiques. Foi et confiance qui nous engagent alors à une vraie qualité de présence, « c’est tout ! »