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4 mars

4 mars 2025.

Mardi de la 8ème Semaine du Temps Ordinaire

Mc 10, 28-31

Que signifie recevoir cent pour un ?

Des Dialogues entre Jésus et sainte Catherine de Sienne

Quel est donc, très chère fille, ce centuple, que doit suivre encore la vie éternelle ? (…) Entends-le bien, celui qui donne sa volonté, me donne une chose : sa volonté. Et moi, pour cette unique chose, je lui donne cent. Pourquoi ce nombre de cent ? Parce que cent est le nombre parfait, auquel on ne peut rien ajouter, à moins de recommencer à compter par un premier.

La charité, elle aussi, est la plus parfaite de toutes les vertus ; l’on ne saurait s’élever à une vertu plus parfaite, et l’on ne peut ajouter à sa perfection qu’en revenant à la connaissance de soi-même pour recommencer une nouvelle centaine de mérites, mais c’est toujours au nombre cent que l’on arrive et que l’on s’arrête. Voilà le centuple que j’ai donné à ceux qui m’ont apporté leur volonté propre. (…)

C’est avec ce centuple, que vous obtenez la vie éternelle ; car seule la charité entre dans le ciel en souveraine, escortée des mérites de toutes les autres vertus qui, elles, restent dehors. La charité pénètre ainsi jusqu’à moi, la Vie qui ne passe pas, où l’on goûte la vie éternelle, parce que je suis la Vie éternelle elle-même. La Foi n’est pas admise au ciel, parce que les bienheureux possèdent par expérience et dans son essence même tout ce qu’ils ont cru par la foi. L’Espérance non plus n’y a point d’accès ; car ils ont réellement ce qu’ils espéraient. Ainsi en est-il des autres vertus. Seule, la Charité y fait son entrée, comme une reine, et me possède moi, qui suis son propriétaire.

Tu le vois, ces petits enfants reçoivent donc bien cent pour un, et en plus, avec ce centuple, la vie éternelle. Ce centuple c’est le feu de la divine charité. Et parce qu’ils ont reçu de moi ce centuple, ils sont dans une merveilleuse allégresse qui prend tout leur cœur.

La charité ne connaît pas la tristesse, et l’allégresse fait le cœur large et généreux, sans étroitesse ni duplicité. L’âme qui a été transpercée de cette douce flèche, ne manifeste jamais sur son visage ou dans ses paroles, autre chose que ce qu’elle a dans le cœur. Si elle sert le prochain, c’est sans faux-semblant et sans intérêt personnel, uniquement parce que la charité est accueillante à toute créature. Aussi, l’âme qui la possède ne connaît-elle jamais la peine ni la tristesse ; elle ne s’afflige de rien. Entre l’obéissance et elle, jamais un désaccord ; elle est obéissante jusqu’à la mort.

Dialogues 160.