4 avril 2025.
Vendredi de la 4ème Semaine du Carême
Jn 7,1-2.10.25-30.
Jésus et le temps
D’un commentaire de saint Augustin
Ils voulurent arrêter Jésus, mais personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue – c’est-à-dire, parce que lui-même ne le voulait pas.
Que signifie en effet : Son heure n’était pas encore venue ? Le Seigneur n’est pas né sous un destin aveugle : dire cela de toi serait faux, à plus forte raison de celui qui t’a fait. Si ton heure à toi dépend de son seul vouloir, son heure à lui, qui la fixe, sinon sa libre volonté ? Il n’appelle donc pas son heure celle où il sera contraint de mourir, mais l’heure où il daignera se laisser tuer (…).
Dans le monde actuel, les jours tourbillonnent : des jours s’en vont, d’autres viennent ; aucun ne demeure, et les instants même de notre discours sont chassés les uns par les autres – chaque syllabe doit s’en aller pour faire place à la suivante. Moi-même, j’ai changé depuis que je vous parle (…). Ainsi, rien de solide, rien de fixé, rien qui demeure dans le temps.
Pour échapper à ce courant, pour s’ancrer dans l’éternité, où la fuite des jours est absente, il faut aimer l’Auteur du temps.
In Lectionnaire d’En Calcat, le vendredi 26 mars 1971.