29 novembre 2024.
Commentaire RB 41, 1-5
1 A partir de la sainte Pâque jusqu’à la Pentecôte, les frères mangent à midi et le soir.
2 A partir de la Pentecôte, pendant tout l’été, quand les moines ne travaillent pas aux champs, et quand ils ne sont pas trop fatigués par la chaleur, ils jeûnent jusque vers trois heures de l’après-midi, le mercredi et le vendredi.
3 Les autres jours, ils mangent à midi.
4 Quand ils travaillent dans les champs ou quand il fait très chaud en été, le repas doit rester fixé à midi. C’est l’abbé qui décide cela.
5 Il règle et organise tout avec mesure. Ainsi les frères peuvent être sauvés et ils font leur travail sans avoir aucune raison de murmurer.
Dans les versets 1 à 4, Benoît fixe l’heure des repas en fonction du temps liturgique, comme c’était déjà le cas chez Pachôme et chez Cassien.
Il fixe d’abord l’horaire pendant le temps pascal et , en harmonie avec le caractère festif de ces jours, Benoît précise que l’on ne jeûne pas pendant ces jours. Pendant ce temps de la résurrection, il y a deux repas par jour et l’heure des repas est avancée. Les frères reçoivent le repas principal (le prandium), après Sexte, et reçoivent une collation le soir.
Dans le temps liturgique qui suit la Pentecôte, Benoît fixe le même jeûne hebdomadaire que Pachôme, le mercredi et le vendredi. Pendant ces deux jours, les frères prennent le repas de midi après none et il n’y a pas de repas le soir.
Même pendant ces deux jours, Benoît prévoit des exceptions, en cas de travaux champêtres ou de grand chaleur et ce, pour ne pas imposer aux frères une fatigue supplémentaire.
Les autres jours, on applique la même règle qu’au Temps pascal.
Au verset 5, Benoît glisse un principe spirituel qui confère à ce sujet de l’horaire des repas, une dimension plus profonde.
L’horaire des repas, mais plus largement toute la vie monastique, doit être organisée en fonction d’un seul but, le salut des frères. C’est ce souci qui doit être au centre de toutes les décisions.
Benoît emploie ici une expression étonnante iusta murmuratio, murmure justifié. Benoît reconnait ici que parfois le murmure des frères peut être justifié ! Sans doute, envisage-t-il le cas où les frères qui ont fait un gros travail ou qui ont travaillé en période de grosse chaleur, en viennent à râler lorsque le mercredi soir ou le vendredi soir – jours de jeûne – il n’y a pas de repas du soir !
Lorsque l’Abbé fait passer le principe avant la réalité, le principe est injuste et le murmure des frères est juste… On a là une indication capitale sur le gouvernement d’une communauté selon Benoît.
24 novembre