30 novembre 2024.
Commentaire RB 41, 6-9
6 A partir du 14 septembre jusqu’au début du Carême, les frères mangent toujours vers trois heures de l’après-midi.
7 Pendant le Carême jusqu’à Pâques, ils mangent le soir après les Vêpres.
8 Les Vêpres auront lieu assez tôt. Alors on n’aura pas besoin d’allumer une lampe pour le repas, et tout se terminera à la lumière du jour.
9 C’est la même chose toute l’année : le repas du soir ou le seul repas de la journée sera assez tôt pour que tout se fasse à la lumière du jour.
Pour ce qui concerne le jeûne monastique, Benoît conserve l’antique tradition monastique qui fait commencer le Carême monastique, bien avant le Mercredi des Cendres, le 14 septembre pour le fête de la Croix glorieuse.
Par conséquent, pour Benoît du 14 septembre au Mercredi des Cendres, on prend un seul repas par jour après none (ce qui était la pratique – dans la tradition monastique – pendant toute l’année).
Benoît divise donc le Carême monastique en deux : du 13 septembre au Mercredi des Cendres et, du Mercredi des Cendres à Carême qui est le temps du Carême proprement dit dans toute l’Eglise.
Pendant cette seconde partie du Carême, il n’y a qu’un seul repas par jour qui est fixé en dévut de soirée (ad Vesperam).
Ici, Benoît adapte la pratique monastique qui était de ne prendre qu’une collation par jour, en maintenant un repas normal par jour, reculé en fin d’après-midi.
Benoît termine ce chapitre par une règle dont on ne connaît aucun parallèle dans la Tradition monastique : « tout doit se faire à la lumière du jour » (luce adhuc dies omnia).
Ce n’est pas qu’une question d’économie de bougies et de lampes, mais une conformité à l’enseignement de saint Paul (Rm 13,12-13 ; Ep 5, 8-14 ; 1 Thess 5, 5- 8) et que l’on retrouve dans le Commentaire de saint Cyprien sur le Pater : la vie monastique est une existence dans la lumière !
Ce verset de transition avec le chapitre 42 qui suit, où la nuit est consacrée au silence et à la prière pour rendre manifeste ce qu’écrivait saint Cyprien dans son Commentaire du Notre Père :
« Le Christ est le soleil véritable, il est le vrai jour. Au moment où disparaissent le soleil et le jour de ce siècle, nous prions et nous demandons que la lumière continue à briller sur nous. Nous implorons pour que le Christ vienne et nous accorde la grâce de la lumière éternelle » (§36).
Commentaire RB 4, 47