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29 avril

29 avril 2025.

Sainte Catherine de Sienne

D’une Oraison de sainte Catherine de Sienne

Beaucoup de demeures dans la Maison du Père

Éternelle et auguste Trinité, tu es droiture sans détour aucun, sincérité sans l’ombre de l’hypocrisie, générosité à l’exclusion de toute tromperie.

Porte le regard de ta miséricorde sur tes créatures. Elle t’est propre la miséricorde, je le sais : de quelque côté que je me tourne, je la trouve. C’est pourquoi je cours au-devant d’elle et je te supplie de faire miséricorde au monde.

Tu veux, Père éternel, que nous te servions selon ton bon plaisir, et tu conduis tes serviteurs de différentes façons et par diverses voies. Ainsi tu montres que d’aucune manière nous ne pouvons ni ne devons juger les intentions de l’homme par des actes que nous percevons de l’extérieur, mais en chacun nous devons considérer ta volonté. Plus spécialement doivent le faire tes serviteurs qui sont unis à elle et, par elle, sont transformés.

L’âme, qui dans ta lumière voit la lumière, se réjouit de contempler en chacun des hommes tes manières variées, tes voies innombrables. Car bien qu’ils cheminent par différentes voies, ils ne courent pas moins tous sur la route de ton ardente charité. Sans cela, ils ne suivraient d’ailleurs pas vraiment ta vérité.

Aussi nous voyons certains courir sur le chemin de la pénitence, établis dans la mortification corporelle ; d’autres établis sur l’humilité et la mortification de leur volonté propre ; d’autres sur une foi vive ; d’autres sur la miséricorde ; et d’autres tout dilatés dans l’amour du prochain, après s’être quittés eux-mêmes. Par cette manière de voir, l’âme, qui a mis en œuvre avec sollicitude sa lumière naturelle, se développe et acquiert la lumière surnaturelle par laquelle elle découvre la largeur sans mesure de ta bonté.

Comme ils ont le sens du réel, ceux qui voient ta volonté en toutes choses ! En toute action des hommes, ils considèrent ta volonté sans juger celle des créatures. Ils ont bien compris et reçu la doctrine de ta vérité, lorsqu’elle dit : « Ne jugez pas selon les apparences ».

Ô Vérité éternelle, quel est ton enseignement ? Par quelle voie veux-tu que nous allions au Père ? Quelle voie nous convient-il de suivre ? Je ne puis voir d’autre route que celle que tu as pavée avec les vraies et réelles vertus de ton ardente charité. Toi, Verbe éternel, tu l’as aspergée de ton sang : c’est elle la voie.

Seizième oraison : p. 674-675.