Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

28 octobre

28 octobre 2025.

Commentaire RB 18, 20-25

20 Voilà l’ordre des psaumes pour la journée. Tous les autres psaumes qui restent, on les distribue de façon égale entre les Vigiles des sept nuits de la semaine.

21 Les psaumes qui sont plus longs, on les partage en deux. Ainsi, on dit douze psaumes ou parties de psaumes chaque nuit.

22 Avant tout, nous insistons sur ce point : si l’ordre des psaumes donné ici ne plaît pas à quelqu’un, il peut choisir un autre ordre qu’il juge meilleur.

23 En tout cas, il faut absolument que, chaque semaine, les frères chantent les 150 psaumes en entier. Et, aux Vigiles du dimanche, on les recommence toujours dans le même ordre.

24 Si, pendant la semaine, les moines ne chantent pas les 150 psaumes avec les cantiques habituels, ils montrent vraiment trop de paresse dans le service qu’ils ont promis.

25 En effet, nous lisons que nos saints Pères ont fait cela courageusement en un seul jour ! Et nous, qui n’avons pas la même ardeur, hélas, nous devons chanter au moins tous les psaumes en une semaine.

         Benoit conclue ce chapitre sur la répartition des psaumes avec une certaine force et solennité : « par-dessus tout nous donnons cet avertissement si quelqu’un n’aime pas cette distribution qu’il établisse une autre ordonnance ».

         Cet adverbe « par-dessus tout » (praecipue) donne une autorité que l’on retrouve exprimée en deux autres chapitres. En RB 33,1 « par-dessus tout, il faut retrancher du monastère ce vice (avoir quelque chose en propre) jusqu’à la racine », et en 64.20 « et par-dessus tout (praecipue) que l’abbé garde en tous ses points la présente règle ».

         Ainsi Benoit s’engage-t-il avec une même détermination pour laisser la liberté de distribuer les psaumes dans l’office que pour demander de retrancher le vice de l’appropriation ou pour exhorter l’abbé à se soumettre à la RB. Ceci témoigne de la belle liberté avec laquelle Benoit propose sa règle et plus particulièrement l’ordonnance de l’office divin.

         Si l’organisation de l’office lui tient vraiment à cœur, comme en témoigne la première place qu’il lui donne dans sa règle, il reste libre et n’entend pas figer sa réglementation. On peut choisir une autre façon de répartir les psaumes. Il est conscient peut être que cette répartition est liée à une certaine lecture théologique et liturgique du psautier et que bien d’autres sont possibles.

         Le livre des psaumes se prête à cela comme en témoignent les nombreux schémas proposés après le Concile pour la célébration de l’office divin. Un même psaume peut convenir le matin ou le soir. Un autre exprimera simultanément la louange et le cri de détresse. Chaque psaume reflète la richesse du jaillissement de la prière sous l’action de l’Esprit Saint. Il porte en lui une variété de sentiments et de mouvements du cœur. La prière du psalmiste est une prière libre qui nous apprend à devenir libres dans notre relation avec Dieu. C’est à dire à être tel que nous sommes devant lui sans faire semblant, comme des enfants confiants en ce Père qui les aime « par-dessus tout ».

         Plus important que le principe est l’amour de Dieu, c’est toujours cela qui devra primer dans les décisions de l’Abbé : « par-dessus tout ». En faisant primer ce qui peut aider les frères à aimer Dieu par-dessus tout, on est sûr d’être dans la fidélité à la Règle.