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28 décembre

28 décembre 2024.

Saints Innocents

Mt 2, 13-18

13 Après la visite des mages à Bethléem, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »

14 Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
15 où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.

16 Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.

17 Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie :
18 Un cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus.

Il est vraiment étonnant ce début de l’Octave de Noël ! Après avoir contemplé Etienne, le premier des Martyrs, après avoir célébré Jean qui, voyant le tombeau de son Seigneur, signe de la violence des hommes, retrouve force et espoir dans une foi, encore indicible certes, mais qui illumine déjà le cauchemar du vendredi saint, nous voilà aujourd’hui devant le massacre d’enfants nouveau-nés, réponse des hommes à l’amour de Dieu !

Celui qui a entendu la douceur de l’Évangile dans la nuit de Noël avec le récit de la nativiténe peut que s’interroger : de quoi Hérode a-t-il donc peur ? Ce nouveau-né est venu dans le monde pauvre et faible, un enfant vulnérable. En plus, Jésus n’est pas venu pour détrôner Hérode mais pour le sauver ! Jésus Christ cherche à régner seulement dans les cœurs… Il n’a que faire du pouvoir royal d’Hérode !

Pour mieux comprendre le message de l’Évangile de ce jour, arrêtons- nous un instant sur l’image de Rachel utilisée par Matthieu pour raconter l’infanticide à Bethléem. Il emprunte cette idée du livre de Jérémie qui utilise aussi cette image.

En Jérémie 31,15, on retrouve Rachel dans un poème où elle est présentée comme la mère symbolique de la nation vaincue, exilée, souffrante. Or, dans la suite du texte (Jr 31,16-17), Dieu indique à Rachel et au peuple d’arrêter de pleurer puisque ses enfants reviendront de la terre étrangère. L’émotion de la lamentation d’une mère émeut Dieu qui répond par le réconfort et l’assurance. « Ainsi parle le Seigneur, Assez ! Plus de voix plaintive, plus de larmes dans les yeux ! (…) Ton avenir est plein d’espérance. » (Jr 31,16-17)

Le texte de Jérémie est donc le contexte qu’utilise Matthieu pour dire à ses lecteurs : oui, le monde dans lequel nous vivons est cruel, l’amour de Dieu est refusé par ceux qui nous dirigent, la violence règne et le sang des innocents est versé ! Mais, le dernier mot, le point final de toute cette histoire de l’humanité, c’est le Christ. Il est venu dans notre monde, ne nous laissons pas tromper par la violence qui dure encore : « Ton avenir est plein d’espérance. »