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28 août 2024.

Mercredi de la 21ème semaine du Temps Ordinaire – Mt 23, 27-32

Ce passage est situé dans ensemble (Mt 23, 13-32) ponctué de répétitions : Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens ou guides aveugles qui introduisent les diverses apostrophes. En cette fin du ministère de Jésus, ces versets constituent un discours antithétique aux Béatitudes du début de l’évangile (Mt 5,1-16).

Aux neuf macarismes (heureux), invitations au bonheur, s’opposent les sept malheureux, dénonçant l’absence de conversion. De même, les deux discours se terminent tous deux par la mention de persécutions envers des prophètes et des disciples, du côté des victimes (Mt 5) ou des criminels (Mt 23).

Malheureux (en grec ouaï / οὐαί) n’est en rien une malédiction divine. L’interjection exprime un cri, constat d’une déréliction. On la retrouve chez les prophètes comme chez Isaïe.

Scribes et pharisiens sont maintenant associés. Le couple fait mémoire, dans le contexte de l’évangile, à ceux qui à Jérusalem mettent Jésus à l’épreuve par leurs questions. Et cela afin de le désavouer publiquement aux yeux des foules. Peine perdue. Mais les reproches qui leur sont faits veulent demeurer d’actualité. Le discours pourrait critiquer l’attitude des synagogues opposées à ces judéo-chrétiens au temps de Matthieu. Mais – et ce n’est pas incompatible – il peut aussi viser des responsables de communautés chrétiennes qui ont quelque peu oublié le sens de l’évangile, et font peser leur pouvoir (20,25-26).

Hypocrites et guides aveugles. L’hypocrisie, étymologiquement, renvoie à un jeu d’acteur. Le reproche fait à ces pharisiens manifeste l’écart entre leur savoir, leur piété et leur attitude. Leur enseignement ne sert que leur gloire personnelle. Ils disent et ne font pas […] Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens (23,2…5). Au lieu d’être ces guides qui amènent les aveugles à la lumière, ils sont qualifiés de guides aveugles, personnes pourtant qualifiées mais incapables de conduire leur coreligionnaire vers Dieu, leur faisant prendre un chemin opposé. Le poids de leurs règles et traditions, leur souci obsessionnel de pureté obligent à plus de scrupules que de foi.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous restons dans les tombeaux et là encore dans leur aspect extérieur. En insistant, une fois de plus, sur les monuments funéraires, les paroles de Jésus placent les pharisiens du côté de la mort. Et la suite du discours le confirmera. Car ce passage sert aussi de transition.

Les pharisiens se font une gloire d’entretenir les cénotaphes des prophètes et les tombeaux des justes. Ils se targuent de condamner l’attitude de leurs pères qui les ont exécutés, mais eux-mêmes en exécuteront bientôt en livrant le Juste et le Fils au sanhédrin et à la mort et, plus tard, ses disciples.