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25 octobre

25 octobre 2024.

Commentaire RB 32, 1-2

1 Pour s’occuper des biens du monastère : outils, vêtements et tous les autres objets, l’abbé choisit des frères en qui il a confiance. C’est leur bonne conduite et leur façon de faire qui guident son choix.

2 L’abbé leur donne la responsabilité de ces différents objets, comme il le juge bon. Alors les frères en prennent soin et ils les rangent.

Le lien de ce chapitre avec RB 31 sur le cellérier est évident. Ce chapitre s’adresse à tous les frères qui entourent le cellérier, on pourrait dire aux chefs d’emplois du monastère.

            On l’a vu, la Tradition monastique accorde une attention particulière à l’utilisation des biens du monastère. Ce n’est pas seulement une question de soin dans l’utilisation des choses, c’est aussi une question qui touche le bien de la communauté : négliger l’entretien, ou mal utiliser, une voiture, un frigidaire, un groupe électrogène ou la pompe du forage, ou le travail de la comptabilité, c’est compromettre la vie de la communauté et parfois même sa survie économique.

Plus important encore, pour Benoît, laisser un frère mal user des choses, c’est ne pas voir qu’il y a chez ce frère, un problème plus profond.

            Dans ce chapitre, il ne s’agit pas d’énumérer les objets du monastère, mais de traiter de la façon d’en user.

            L’important est la manière d’être des frères auxquels sont confiés les biens du monastère. La Règle ici ne parle pas de compétences, mais de la manière de vivre : Benoît examine s’ils sont sérieux et fiables ; il le dit clairement : l’Abbé doit être sûr (securus) du genre de vie des frères.

            Ce qui est ici en question, plus que la compétence (qui est tout de même très importante) ce sont les qualités spirituelles du frère sur lequel l’Abbé peut compter.

            Au verset 2, il est dit que l’Abbé est aussi responsable des biens matériels du monastère et il doit s’interroger sur l’utilité de tel ou tel bien : il ne s’agit pas de l’utilité d’une chose en soi, mais de discerner ce qui est nécessaire et adapté à la vie monastique.

En ce sens, bien des choses très intéressantes dans le monde, ne seront pas utiles au monastère ! Un discernement doit être fait.

            Dans le verset 2, dont le fondement biblique est le passage du serviteur de l’Évangile qui s’est montré fidèle en peu de choses, Benoît demande à l’Abbé de confier de vraies responsabilités aux frères : ensuite, à la façon dont ils conservent et traitent les choses, on verra s’ils œuvrent vraiment  au bien de la communauté.

            Confier un emploi à un frère suppose donc bien-sûr une compétence, un savoir-faire (même si Benoît n’en parle pas dans ce chapitre, il en parle ailleurs), mais aussi et surtout d’évaluer la capacité réelle de ce frère à servir et à se donner à fond pour le bon fonctionnement de son emploi, et aussi d’évaluer si sa motivation est bel et bien le seul service des frères et de la communauté ; en un mot, sa capacité de penser aux autres avant de penser à lui.