25 mars 2025.
Solennité de l’Annonciation
Tous les âges attendent le « oui » de Marie.
D’une Homélie de saint Bernard.
Tu l’as entendu, ô Vierge, tu concevras et enfanteras un fils, non d’un homme – tu l’as entendu – mais de l’Esprit Saint. L’ange, lui, attend ta réponse : il faut qu’il retourne vers celui qui l’a envoyé. Nous attendons nous aussi, ô Notre-Dame. Accablés misérablement par une sentence de condamnation, nous attendons une parole de pitié. Or voici : elle t’est offerte la rançon de notre salut. Consens : nous sommes libres. Dans le Verbe éternel de Dieu nous avons tous été créés ; hélas ! la mort fait son œuvre en nous. Une brève réponse de toi suffit pour nous recréer, de sorte qu’à la vie nous soyons rappelés.
Ta réponse, ô douce Vierge, Adam l’implore tout en larmes, exilé qu’il est du paradis avec sa pauvre descendance ; Abraham l’implore ; David l’implore ; tous les autres patriarches réclament ta réponse avec insistance, tous tes ancêtres qui habitent au pays de l’ombre de la mort la réclament vraiment. Cette réponse, le monde entier l’attend, prosterné à tes genoux. Et ce n’est pas sans raison, puisque de ta parole dépend le soulagement des malheureux, le rachat des captifs, la délivrance des condamnés, le salut enfin de tous les fils d’Adam, de ta race entière.
Ne tarde plus, Vierge Marie, donne ta réponse. Ô Notre-Dame, prononce-la cette parole que la terre, les enfers, les cieux, eux-mêmes attendent. Vois : le Roi et Seigneur de l’univers, lui qui a désiré ta beauté, désire avec non moins d’ardeur le oui de ta réponse ; à ton consentement il a voulu suspendre le salut du monde. Tu lui as plu par ton silence ; tu lui plairas davantage à présent par ta parole (…)
Oui, réponds vite à l’ange, ou plutôt par l’ange répond au Seigneur. Réponds une parole et accueille le Verbe ; prononce ta propre parole, et conçois le Verbe divin ; émets une parole passagère, étreins le Verbe éternel.
Que tardes-tu ? Pourquoi trembles-tu ? Crois, parle selon ta foi et fais-toi tout accueil. Que ton humilité devienne audacieuse, ta timidité confiante (…).
Voici, dit-elle, la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole.
In Fiches d’Orval, M 21.