25 février 2025.
Mardi de la 7ème Semaine du Temps Ordinaire
Mc 9, 30-37
Aujourd’hui, Jésus annonce son arrestation, sa mort violente et sa résurrection ! Il le fait plusieurs fois dans les Évangiles et, chaque fois, les disciples ne comprennent pas ce qu’il dit, au point ici de se quereller entre eux pour savoir qui est le plus grand, le plus important parmi eux ! Jésus annonce qu’il va être tué et, eux, cherchent à savoir qui est le disciple le plus important ! Ce paradoxe est une clef essentielle du message de l’Évangile. Il est nécessaire de l’approfondir pour que le message du Christ descende au plus profond de nos cœurs.
Tout d’abord, pour comprendre cette « obstination » de Jésus à aller vers le Golgotha, il faut se souvenir qu’il est « habité par l’Esprit », il va vers où le mène l’Esprit. Jésus est libre vis-à-vis de la croix comme il est libre vis-à-vis du sabbat. Il ne reçoit de Dieu aucune exigence contraignante – à entendre dans le sens d’exigences qui iraient dans le sens contraire de sa volonté véritable, profonde, divine – mais la volonté de Dieu fait écho à sa vérité profonde. L’Esprit-Saint lui donne la possibilité de l’accomplir, c’est l’Esprit qui fait de Jésus le Fils de l’Homme capable d’aimer jusqu’au bout, qui fait de lui notre Sauveur.
C’est cette même « loi intérieure » de l’Esprit qui pousse Jésus à aller vers les pauvres et vers les pécheurs. C’est là une constante dans l’Évangile que ce lien entre la présence de l’Esprit et le salut apporté aux misérables. Lorsque Jésus se voit entouré d’une foule de pauvres, il reconnaît là l’œuvre du Père et en fait son action de grâces : « Je te bénis Père car tu as caché cela aux sages et aux savants et tu l’as révélé aux tout-petits » (Lc 10,21).
Jésus dans les Évangiles synoptiques annonce donc sa mort comme une nécessité – Il faut – qui débouchera sur la résurrection… Message, on l’a dit, incompréhensible pour les auditeurs de Jésus ! Au Golgotha, tous l’abandonnent, faute d’avoir su recueillir le sens de ces annonces …
A la résurrection, Jésus redit à ses disciples, ses propres paroles : Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait (Lc 24,26-27). Jésus relit les Écritures et ses auditeurs voient la gloire de Jésus non pas sur le visage de celui qui leur parle, mais dans le Livre des Écritures… C’est le Livre qui est transfiguré, lumineux… Jésus leur montre que la croix est compatible avec la gloire de Dieu et il puise sa démonstration dans les Écritures… La souffrance de l’homme n’est plus le signe de l’abandon de Dieu…
Jésus leur explique tout cela non pas à partir de tel ou tel texte de l’Écriture, mais nous dit saint Luc, il leur explique dans toutes les Écritures ce qui le concerne en commençant par Moïse et par tous les Prophètes… Il leur ouvre toute l’Écriture car tout entière l’Alliance, l’histoire sainte est une longue souffrance d’un peuple qui après avoir subi l’oppression des Égyptiens, des Philistins et des autres peuples de Palestine, après avoir subi le schisme entre le Royaume du Nord et le Royaume du Sud, puis la destruction de Samarie et de tout le Royaume du Nord par les Assyriens, la destruction de Jérusalem, du Temple et la fin de la royauté en raison de l’oppression de Nabuchodonosor, roi de Babylone (Plus de roi, plus de terre, plus de Temple… Les trois promesses de Dieu à son peuple, où est Dieu ?), après avoir subi l’oppression des grecs relatée dans les Livres des Maccabées et enfin l’oppression des romains, après avoir subi toutes ces humiliations, ce peuple est toujours là, Dieu l’a toujours relevé !
24 septembre