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25 décembre

25 décembre 2024.

Solennité de Noël

Jn 1, 1-18

D’un Sermon de Noël du bienheureux Aelred de Rielvaulx

       Avant la naissance du Christ, il n’était pas pour l’homme de joie certaine, sinon dans la connaissance et l’espérance de ce jour. Aujourd’hui, il vous est dit : ne craignez pas, aimez ; ne soyez pas dans la tristesse : réjouissez-vous. Un ange descend du ciel et il vous annonce une grande joie. Réjouissez-vous pour vous, réjouissez-vous aussi pour les autres, car cette joie n’est pas pour vous seuls, elle est de tout le peuple.

       Quelle joie : grande, remplissant le cœur de douceur ! quelle joie désirable ! Jusqu’ici vous étiez dans la tristesse parce que vous étiez morts ; maintenant, vous êtes dans la joie, car la vie est venue jusqu’à vous pour que vous viviez. Vous étiez dans la tristesse à cause des ténèbres de votre cécité ; réjouissez-vous, car aujourd’hui la lumière s’est levée dans les ténèbres pour les hommes au cœur droit. Vous étiez dans la tristesse, à cause de votre misère ; mais il vous est né, le Miséricordieux, le Compatissant, pour que vous ayez accès à la béatitude. Vous étiez dans la tristesse, car la montagne de vos péchés pesait sur vous, réjouissez-vous maintenant, car il vous est né un Sauveur qui sauvera son peuple de ses péchés. Voilà la joie que nous annonce l’Ange : il nous est né aujourd’hui un Sauveur.

       Vous avez craint jusqu’ici celui qui vous avait créés, aimez maintenant celui qui vous a guéris. Vous avez craint jusqu’ici votre juge. Aimez maintenant votre Sauveur. Voyez jusqu’où le Christ s’est incliné pour nous. A l’approche de la mort, le Christ est triste et Paul joyeux ; le Christ pleure Lazare, son ami qui est mort, la mère des Macchabées ne pleure pas lors de la mort horrible de ses sept fils. Jean Baptiste vient qui ne mange ni ne boit : le Christ vient, mangeant et buvant et il est appelé glouton et buveur de vin. Ces choses-là ne sont pas de ton goût, toi le juif ; toi aussi le païen, elles ne sont pas de ton goût. Et le païen nous parle ici de folie, tandis que le juif est scandalisé. Quant à moi, ta tristesse est plus à mon goût, Seigneur Jésus, que toute la joie du monde. Les larmes que tu as versées pour la mort de ton ami me sont plus douces que cette force des philosophes qui veulent qu’aucune passion ne touche le sage. Ta nourriture et ta boisson prises au milieu des pécheurs et des publicains ont pour moi une odeur plus agréable que l’abstinence des pharisiens.

       Quelle est ma joie de voir le Seigneur de gloire se manifestant dans son comportement et dans ses affections humaines, non comme les forts, mais dans la faiblesse. Que cela me rend fort dans ma faiblesse ! La faiblesse du Seigneur est, j’en suis sûr, la force et le soutien de ma propre faiblesse. Courons donc, frères, courons avec les bergers, parce qu’aujourd’hui est né pour nous le Sauveur du monde qui est le Christ Seigneur dans la cité de David. Cette cité, c’est Bethléem, vers elle nous devons courir comme le firent les bergers à l’annonce de la nouvelle. Vous avez l’habitude de chanter : « Ils chantèrent la gloire de Dieu, ils coururent à Bethléem. » Et voici le signe : « Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. » Voilà, comme je vous l’ai dit, pourquoi vous devez l’aimer. Grand signe, en vérité, que cet enfant, si nous le comprenons. Nous le comprenons si nous entendons cet amour qui nous est annoncé, mais aussi si nous avons dans le cœur cette lumière qui se manifesta avec les anges. Et ceux-là seuls entendent cet amour qui ont l’esprit baigné de cette lumière spirituelle.