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25 août 2024.

21ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B (Jn 6, 60-69)

Au cours des quatre derniers dimanches, nous avons lu dans l’Évangile le long discours sur le pain de vie, dans le chapitre 6 de l’Évangile de Jean, où Jésus se déclare lui-même le pain vivant donné au monde par son Père, et où il appelle à une foi totale en sa personne et en son message. 

L’épilogue de ce discours, que nous lisons aujourd’hui (avant de reprendre la lecture de l’Évangile de Marc dimanche prochain), est un tournant d’une grande importance dans le ministère de Jésus et surtout dans sa relation avec la foule des disciples qui le suivaient et en particulier les douze Apôtres. 

Il fait partie de la psychologie de tout peuple, opprimé ou colonisé par un autre pouvoir, attendre un libérateur.  Les Juifs attendaient un messie qui les délivrerait de l’oppression des Romains (puisque c’était Rome qui les occupait à ce moment-là).  Dès que Jésus se met à enseigner, et surtout dès qu’il fait quelques miracles, les foules nombreuses se mettent à sa suite.  Il aurait facilement assez de fidèles pour organiser une sédition.  D’ailleurs, lorsqu’il nourrit la foule en multipliant les pains, on veut déjà le couronner roi.  Le moment est venu pour Jésus de les obliger à choisir entre la réalisation de leurs rêves et ce qui Il est vraiment. 

De fait, lorsque Jésus, prononce cette phrase mystérieuse : « c’est l’esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien », il leur dit clairement qu’il n’est pas venu rétablir un royaume matériel et politique ; à ce moment-là, il n’intéresse plus les foules qui l’abandonnent en masse. 

Alors Jésus se tourne vers les « Douze » (chiffre symbolique qui apparaît ici pour la première fois dans l’Évangile de Jean) et leur dit : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » 

Cette question montre à quel point l’obéissance à la mission reçue de son Père est importante pour Jésus.  Aucune compromission n’est possible sur ce point.  Il est prêt à voir partir non seulement la foule des disciples qui le suivent, mais même les Douze, qu’il a lui-même choisis.  D’ailleurs il est conscient que, même parmi les Douze, tous ne lui seront pas fidèles jusqu’au bout.  Lorsque Pierre s’empressera de répondre au nom des Douze, Jésus répondra avec tristesse : « Ne vous ai-je pas choisi (tous) les Douze ? … Et pourtant, l’un de vous me trahira. » 

Déjà dans l’Ancien Testament le Peuple de Dieu s’était trouvé à diverses reprises dans des situations où il avait dû prendre position :  ou bien croire au Seigneur et en accepter toutes les conséquences ou bien faire comme les païens. Nous en avons un exemple dans la première lecture d’aujourd’hui, où Josué oblige les douze tribus d’Israël à prendre position pour ou contre le Seigneur.  C’est dans cet acte de foi collectif que, ce ramassis de tribus diverses – avec chacune ses traditions et ses croyances –, fut constitué en un véritable peuple, le peuple d’Israël. 

Ainsi en va-t-il de nous.  Nous rencontrons tous des circonstances dans nos vies – dans nos vies personnelles aussi bien que communautaires – où nous sommes obligés de prendre position.  Il s’agit en général de circonstances où, pour être fidèles à la foi que nous professons, nous devons poser certains actes ou refuser de les poser.  Dans de telles circonstances, non seulement notre identité chrétienne se manifeste, mais cette identité nous est même alors donnée ou confortée. 

En chacune de ces circonstances Dieu nous met devant notre liberté humaine et nous dit : « veux-tu me quitter toi aussi ? ».  Demandons d’avoir toujours le courage de dire avec Pierre et comme lui : « Seigneur, à qui irions-nous ? », quel que soit le prix que nous aurons à payer.