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24 septembre

24 septembre 2024.

Commentaire de RB 23

1 Un frère résiste ou il refuse d’obéir, il est orgueilleux ou il murmure, il fait quelque chose contre la sainte Règle ou contre les ordres de ses anciens, et il leur montre du mépris.

2 Dans ce cas, ses anciens doivent l’avertir en particulier une fois, puis deux fois, comme notre Seigneur le demande (Mt 18, 15).

3 S’il ne change pas, on lui fait des remarques en public, devant tous les frères.

4 Quand, malgré cela, il ne se corrige pas, on le met à l’écart de la communauté, s’il comprend le sens de cette punition.

5 Mais s’il a la tête trop dure, on le punit dans son corps.

  • À l’importance du « code liturgique » vient répondre une autre partie de la Règle, celle du « code pénitentiel ». En fait, dans la Règle, nous disposons de trois sections qui abordent ce sujet, celle de RB 23‑30 qui s’adresse plus particulièrement à l’abbé et qui lui indique comment agir envers le frère fautif et celles de RB 43‑46 et 69‑70 qui s’adressent non plus à l’abbé et aux dizeniers, mais aux frères pénitents eux‑mêmes. Nous disposons là de codes pénitentiels à l’usage des frères.
  • Parmi ceux qui ont beaucoup influé sur la conception monastique de Benoît, en particulier Pachôme, Basile, Cassien, aucun n’a établi un « code pénitentiel », même si tous ont promulgué des règlements et si l’on peut repérer, grâce à certains indices, leur attitude vis‑à‑vis du frère pécheur.
  • Plusieurs de ses devanciers ont pensé la réconciliation du frère fautif, mais l’importance accordée par Benoît à ce qu’il est convenu d’appeler le « code pénitentiel » est bel et bien une option personnelle. Ici encore, Benoît donne un caractère communautaire à ce qui relevait essentiellement du domaine privé, la conversion.
  • Le lien qui unit les frères entre eux est – en soi – plus radical, plus important, plus fondamental, que le péché de chacun. Telle est la conviction spirituelle de Benoît qui traverse toute la Règle.
  • Ce que Benoît vise ici c’est la difficulté d’un frère à obéir, c’est aussi une façon de faire, de penser et de vivre qui s’oppose radicalement à l’être communautaire. Il propose la pratique de l’Évangile, parler seul à seul avec le frère deux fois, puis lui faire une remarque publiquement, s’il ne comprend toujours pas, lui demander de manger seul et de prier seul, c’est-à-dire d’être mis à l’écart des lieux où la communauté se rassemble (l’église et le réfectoire).
  • Il arrive parfois que nous n’arrivons pas à entrer dans une décision de la communauté, ou bien nous le faisons, mais avec le visage serré et dans une obéissance forcée, alors nous nous mettons à murmurer voire même à mépriser la Règle, l’Abbé ou les Anciens, à ce moment-là, nous sommes souvent tristes et très seuls.
  • Le message de Benoît dans ces chapitres de la Règle sur le Code pénitentiel c’est de dire à chacun de nous lorsqu’il agit ainsi : tu te comportes comme si tu ne vivais pas en communauté, et bien vis seul quelques jours, mange seul et prie seul et tu comprendras qu’en méprisant ainsi la règle, l’abbé ou tes frères, tu te coupes de la communion avec Celui qui nous as rassemblés en ce lieu pour vivre ensemble en sa présence.