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22 septembre

22 septembre 2024.

Commentaire de RB 21

1 Si la communauté est nombreuse, on choisira parmi les moines des frères que les autres reconnaissent comme bons et qui vivent selon Dieu.

2 On en fera des doyens. Pour toutes choses, ils prendront soin de leur groupe de dix frères, en obéissant aux commandements de Dieu et aux ordres de leur abbé.

3 On choisira comme doyens des frères sur lesquels l’abbé peut compter pour partager avec eux le poids de sa charge.

4 On ne les choisira pas selon la date de leur entrée au monastère, mais selon le mérite de leur vie et la sagesse de leur enseignement.

5 Si, par hasard, l’un de ces doyens se gonfle d’orgueil et mérite des reproches, on l’avertira une fois, deux fois, trois fois. S’il ne veut pas se corriger, on lui enlèvera la responsabilité qu’il a,

6 et on mettra à sa place un frère qui a les qualités nécessaires.
7 Pour le second du monastère (
chap. 65), nous décidons la même chose.

Après avoir parlé longuement sur la liturgie (chapitres 8 à 20), Benoît en vient à parler des « Doyens », de ces frères qui constituent ce que nous appelons « les frères du Conseil ».

La Règle prévoit que ces frères soient choisis et détermine les qualités requises de ces frères : la bonté (c’est même leur premier critère), une vie menée selon Dieu (une cohérence entre leur vie et leur foi), des hommes dignes de confiance, des hommes humbles.

Elle détermine ensuite leur fonction : partager le poids de la charge du Prieur, en même temps qu’obéir aux ordres du Prieur. Elle précise enfin un élément déterminant : que ces hommes ne s’enflent pas d’orgueil et n’en viennent pas à diviser la communauté par la responsabilité qui leur a été confiée.

Dans tous les monastères nous avons un conseil, celui-ci n’a pas pour fonction de se substituer au chapitre conventuel, mais d’aider le Prieur dans sa charge. Pour cela, les frères doivent parler librement dire ouvertement ce qu’ils ont dans le cœur, donner leur avis même si celui-ci s’oppose à la pensée de l’abbé. Le chapitre 3 de la Règle nous dit qu’ils doivent le faire avec humilité ; ils ne doivent pas être troublés non plus si la décision finale de l’abbé s’oppose à leur point de vue.

Dans une communauté, il arrive inévitablement qu’un frère soit plus proche d’un conseiller que du Prieur lui-même, voire même qu’il ait des difficultés personnelles avec son supérieur, dans ce cas, le conseiller devra aider le frère à entrer dans une démarche de confiance et de foi envers son abbé ; en aucun cas, il ne devra utiliser l’amitié et la confiance de ce frère pour fomenter un murmure ou une division dans la communauté.

Benoît prend ce risque ; il préfère que le Prieur soit victime d’un conseiller plutôt que de le voir gouverner seul, sans conseiller. Dans un monastère bénédictin, chaque frère – qu’il soit un conseiller ou pas – doit avoir ce souci d’être « un frère sur lequel le Prieur peut compter pour partager le poids de sa charge », d’être un frère sur lequel la communauté peut compter.

Cela suppose de se donner pleinement à la recherche de Dieu et au service des frères et de la communauté, cela suppose surtout l’humilité, vertu essentielle et capitale du moine bénédictin.

Le Prieur, la communauté, ont besoin de frères humbles, de frères qui veulent seulement servir leur communauté en aimant et en se donnant totalement, sans se poser la question de savoir ce qu’ils vont gagner en faisant cela.