22 juin 2025.
Solennité du Saint-Sacrement
De très grands mystères
D’une homélie de saint Augustin
Je vous avais promis, à vous qui venez d’être baptisés, un exposé sur le sacrement de la table du Seigneur que vous avez sous les yeux et auquel vous avez participé la nuit dernière. Vous devez connaître ce que vous avez reçu, ce que vous recevez, ce que chaque jour vous allez recevoir.
Ce pain que vous voyez sur l’autel, sanctifié par la parole de Dieu, c’est le corps du Christ. Cette coupe, ou plutôt ce que contient la coupe, sanctifié par la parole de Dieu, c’est le sang du Christ. Par-là, le Seigneur Christ a voulu nous confier son corps et son sang qu’il a répandu pour nous, en rémission des péchés. Si vous l’avez bien reçu, vous êtes ce que vous avez reçu.
L’Apôtre dit, en effet : “Il n’y a qu’un seul pain : à plusieurs, nous ne sommes qu’un seul corps ». Ainsi explique-t-il le sacrement de la table du Seigneur : « Il n’y a qu’un seul pain : à plusieurs, nous ne sommes qu’un seul corps ». Qu’il vous soit montré par ce pain comme nous devons aimer notre unité !
Ce pain, en effet, a-t-il été fait d’un seul grain ? N’y avait-il pas de nombreux grains de froment ? Mais avant de devenir du pain, ils étaient séparés. Par l’eau ils furent unis, mais après un certain broyage. Car si le froment n’est pas moulu, s’il n’est pas arrosé d’eau, jamais il n’en vient à cette forme qu’on appelle : « pain ». Ainsi en est-il pour vous : les jours précédents, vous avez été comme moulus par l’humiliation du jeûne et les cérémonies mystérieuses de l’exorcisme. Est arrivé le baptême et l’eau : vous avez été comme arrosés, pour en venir à cette forme du pain.
Mais il n’y pas encore de pain sans feu. Qu’est-ce donc qui signifie le feu ? C’est le saint chrême, car l’huile qui alimente notre feu, c’est le sacrement de l’Esprit-Saint. Arrive donc l’Esprit-Saint, le feu après l’eau, et vous devenez le pain qui est le corps du Christ. Ainsi est signifiée, en quelque sorte, l’unité.
(…) Recevez donc ces mystères de manière réfléchie, pour avoir au cœur l’unité, et le cœur toujours fixé en-haut. Que votre espérance ne soit pas sur la terre, mais dans le ciel. Que votre foi soit affermie en Dieu, qu’elle soit agréable à Dieu. Car ce que maintenant vous ne voyez pas, mais croyez, vous le verrez là où vous vous réjouirez sans fin.