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21 septembre

21 septembre 2024.

Commentaire de RB 20

1 Quand nous voulons demander quelque chose à des gens puisssants, nous n’osons le faire qu’avec humilité et grand respect.

2 Alors, quand nous supplions le Seigneur, le Dieu du monde entier, nous devons le faire avec plus d’humilité encore, avec un cœur pur et tout donné à Dieu.

3 Et nous le savons : Dieu nous exaucera, si nous prions non pas avec beaucoup de paroles, mais avec un cœur pur, peiné jusqu’aux larmes d’avoir offensé Dieu.

4 C’est pourquoi la prière doit être courte et pure, sauf si Dieu, dans sa bonté, nous touche et nous inspire de prier plus longtemps.

5 Mais, en communauté, la prière sera très courte. Et, dès que le supérieur donnera le signal, les frères se lèveront tous ensemble.

Trois mots reviennent plusieurs fois dans ce court chapitre : humilité, pureté et bref. Chacun nous introduit dans une manière de prier que Benoît recommande à ses moines, une manière de prier en quête de justesse et de vérité.

Humilité. À ce mot, Benoît associe celui de révérence. Devant Dieu, le Seigneur de l’Univers, le moine priant est appelé à se tenir avec révérence, avec humilité. Attitude qui voudrait traduire sa conscience de plus en plus affinée de sa condition toute entière redevable de Celui devant lequel il se tient. Lui qui a tout créé et qui porte l’univers. Mais à humilité, Benoît associe aussi le mot de dévotion. Ce mot peut équilibrer ce que la révérence mal comprise pourrait suggérer de soumission. Dans la conscience de sa petitesse le moine ne s’aplatit pas devant Dieu. Mais dans un profond respect, il se donne tout entier avec amour. Il se voue totalement au service de Dieu. Ce n’est pas la peur qui caractérise sa prière devant le Dieu de l’Univers, mais le désir de se donner.

Pureté ou pure. Ces mots reviennent à trois reprises. L’insistance s’inscrit dans la tradition de la prière reçue de Cassien qui axe toute la quête du moine sur la pureté du cœur. Ici pureté du cœur est associée à la componction des larmes. Un cœur pur est un cœur « piqué » « percé » par la Parole de Dieu. Touché par la parole, le cœur se reconnaît tel qu’il est avec ses pauvretés mais aussi sauvé par le pardon de Dieu. De ce cœur piqué par la Parole, naissent des larmes de repentir et des larmes de joie. « Viennent les larmes et le Fils renaît, joie du retour au Père ». Chantons-nous en ce temps de Carême ? C’est à cette vérité de fils devant son Père qu’une prière toujours plus pure voudrait nous conduire.

Bref ou brève. Dernier qualificatif de la prière selon Benoit. Bref s’oppose ici au flot de paroles qui pourrait occuper tout le champ. Comme déjà Jésus le recommande, la prière ne consiste pas dans le rabâchage de mots. Rabâcher devant Dieu, c’est s’adresser non pas à un Père désireux de nouer une relation avec ses enfants. C’est plutôt le considérer comme une idole qu’il faudrait à tout prix se concilier. La brièveté voudrait nous garder de cette contrefaçon de la prière. Demandons la grâce d’une prière plus vraie et plus filiale. « Seigneur apprends-nous à prier ».