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20 février 2025.

Jeudi de la 6ème semaine du Temps Ordinaire

Mc 8, 27-33

Souvent, nous prêtons peu d’attention aux mots que nous utilisons pour parler de Jésus. Arrêtons-nous un instant, sur les titres essentiels qui sont employés dans le Nouveau Testament pour le désigner :

Jésus. Il est la traduction en français du terme Ieshouah, dans la langue du pays. C’est ainsi que l’appelait Marie et tous ses contemporains et signifie « Dieu sauve ». Ce nom le désigne avant tout comme l’homme Jésus du village de Nazareth. Son comportement est tel que la question se pose souvent de savoir qui est vraiment cet homme Jésus… Il est peut-être un « Rabbi », c’est-à-dire un Maître de la Loi, oui, mais il ne se comporte pas exactement comme eux… Il est différent !

Christ (traduction du grec)ou Messie (traduction de l’hébreu). Ici, l’homme Jésus est reconnu comme celui qui vient répondre aux annonces des prophètes et que le peuple d’Israël attend, le Messie, un nouveau Moïse ! Un homme, envoyé de Dieu qui libèrera Israël. Il est le Messie, mais il l’est autrement. Lorsque nous disons « Jésus-Christ », nous affirmons ainsi que l’homme Jésus est LE Messie ! Mais de quel Messie s’agit-il ?

Dieu, par les prophètes, a promis un Messie à Israël ; il ne se contentera pas d’accomplir sa promesse, il la dépassera totalement… Ce n’est pas seulement un homme, un nouveau Moïse qu’il enverra, c’est Lui-même qui sera le Messie : « Le Verbe de Dieu s’est fait chair ». Et nous arrivons ici, au troisième niveau, au troisième titre.

Kurios (en grec), Seigneur (en français). Ici, nous affirmons la divinité de cet homme Jésus, vrai homme – vrai Dieu ! Nous pouvons dire et nous le croyons profondément : « Jésus-Christ est Seigneur » !

A présent, revenons à l’Évangile. « Pour vous, qui suis-je ? », demande Jésus. Pierre lui répond, tu es le « Christ », le Messie. Jésus, lui défend de le répéter… De fait, même si ce qu’il dit est vrai, de quel Messie parle-t-il ? De celui que la majorité du peuple attend, celui qui va chasser l’occupant romain, un Messie politique ?

Non, Jésus se réfère à une autre conception de la libération, plus profonde, celle de ce mystérieux personnage dont parle Isaïe, de ce serviteur souffrant… qui nous guérit par ses blessures, c’est-à-dire par son AMOUR. A plusieurs reprises, dans les Évangiles, nous le voyons même interpréter toutes les Écritures, tout l’Ancien Testament, à la lumière du langage de la croix et, sa propre mort sur la croix, ce « langage de la croix » comme le dira saint Paul, est, pour Jésus, l’accomplissement des Écritures.

On comprend dès lors, qu’il faut attendre encore, avant d’annoncer que Jésus est le Christ, attendre la fin de son histoire, celui de son mystère pascal !

Pour nous qui entendons ce texte et qui connaissons la fin de l’histoire, qui savons ce que signifie pour lui (et pour nous) que Jésus soit le Messie, nous savons aussi que ce Messie est Seigneur, que Jésus est Dieu, et que désormais, chaque jour, quand il vient rejoindre notre humanité par sa sainte Humanité, il nous sauve par sa divinité, par son amour divin.