2 janvier 2025.
Saints Basile et Grégoire de Nazianze
Dieu nous a donné la vie dans le Christ !
D’une Lettre de saint Basile à saint Grégoire de Nazianze
Tu me demandes ce que je fais ici, nuit et jour, en cette propriété lointaine ; je rougis de l’écrire ! J’ai quitté les occupations de la ville comme étant causes de mille maux, et moi-même, je n’ai pu me quitter ! …Je transporte en effet avec moi mes dispositions intimes, partout je me trouve en butte avec les mêmes troubles, si bien que de cette solitude, je n’ai pas tiré grand profit.
Et pourtant, voici ce qu’il faudrait faire, ce qui devrait me permettre de m’attacher aux traces de Celui qui nous a montré le chemin du salut : d’abord s’efforcer de tenir son esprit dans la tranquillité. S’il est distrait par les innombrables soucis du monde, il ne peut trouver le moyen de se fixer nettement sur la Vérité. Le retrait complet du monde est le seul moyen d’éviter ces distractions. Mais être retiré du monde, ce n’est pas seulement en sortir de corps, c’est aussi arracher l’âme à la sympathie qu’elle a pour son corps, devenir sans cité, sans maison, sans rien à soi, sans amis, sans richesses, sans ressources, sans affaires, sans relations, ignorant des connaissances humaines, prêt à recevoir dans son cœur les empreintes qu’y marquent les enseignements divins…Car la préparation du cœur aux leçons divines consiste à désapprendre les enseignements inculqués auparavant par de mauvaises habitudes. …il est impossible de confier à l’âme les instructions divines si l’on n’a pas auparavant chassé les notions dont on avait l’habitude…
Dans la solitude, l’esprit ne se disperse plus à l’extérieur et ne se répand plus à travers le monde par ses sens ; il rentre alors en lui-même, et, partant de lui, il s’élève jusqu’à la pensée de Dieu.
Lettre 2, à Grégoire de Nazianze, n° 1 et 2.