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01 août 2024.

Jeudi de la 17ème Semaine du Temps Ordinaire (Mt 13, 47-53)

Au chapitre 13 de l’Évangile de Matthieu, Jésus multiplie les images pour nous expliquer ce qu’est le Royaume de Dieu. L’expression : « Le Royaume de Dieu est comme… » revient comme un refrain :

  • Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde…
  • Le Royaume des cieux est comparable au levain.
  • Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ.

Et enfin, le texte de ce jour :

  • Le Royaume des cieux est comparable à un filet que l’on jette dans la mer.

La multiplication des images, le langage de la « parabole », montrent que le Royaume de Dieu se donne à comprendre pour les disciples du Christ que nous sommes par l’entreprise de nos propres expériences humaines, ou plutôt que c’est à partir de nos vies d’hommes que le Verbe fait chair veut nous révéler le Mystère de Dieu.

Deux paraboles semblent essentielles dans ce chapitre et, toutes les autres sont en quelque sorte des paraboles qui expliquent ces paraboles.

La Parabole du Semeur, versets 18 à 23 et la parabole du bon grain et de l’ivraie, aux versets 24 à 30. Ces deux paraboles n’en font qu’une, et les versets 31 à 50 s’emploient donc, de façon imagée, à les expliquer.

Que nous dit Jésus ce matin ? La venue du Royaume de Dieu sera le jour où seront triés les poissons, ceux qui sont bons (les justes) de ceux qui sont mauvais (les méchants) et, de conclure que, ce jour-là, il y aura des larmes !

Nous avions déjà la parabole du bon grain et de l’ivraie qui devaient pousser ensemble jusqu’au jour de la moisson, de peur d’arracher le bon blé en voulant le séparer de l’ivraie (versets 24 à 30) et l’explication donnée par Jésus (versets 36 à 43) !

La parabole du bon grain et de l’ivraie est ici transposée en parabole du tri des bons et des mauvais poissons. Que nous apporte-t-elle de plus ?

Avant tout, me semble-t-il, la force de la répétition car Jésus veut nous dire quelque chose de capital qu’il répète à l’envie : Dieu n’a semé que le bon grain et il sauvera seulement le bon grain !

A l’origine, nous sommes tous le bon grain, nous sommes tous de bons poissons. S’il arrive sur cette terre qu’il y ait en nous de l’ivraie, c’est en revenant au Christ qui nous rétablit dans notre identité de fils de Dieu que nous reviendrons à nous-mêmes. Ensuite, le Père nous accueillera tels que nous sommes, blessés par la vie, certes ! Mais il nous transfigurera !

Ne nous enfermons pas dans ce qu’il y a de mauvais en nous car alors, c’est nous-mêmes qui nous mettrions à l’écart et nous nous rejetterions nous-mêmes !

Dans les trois derniers versets (51-53), Jésus nous enseigne comment il lit l’Ancien Testament, non pas d’une manière fondamentaliste, mais à la lumière des signes du Royaume qui lui permettent de tirer de son trésor du neuf et de l’ancien.

Il ne dit pas « tout scribe devenu disciple du Christ », mais tout « scribe devenu disciple du Royaume de Dieu ». Plus haut, dans ce même chapitre 13, il nous a dit ce qu’était ce Royaume de Dieu : une petite graine semée en terre, voire même la plus petite graine connue au monde, la graine de moutarde ou encore une perle… De toutes petites choses !

Que veut nous dire Jésus ? La vie nous apprend à lire la Parole de Dieu, elle nous la fait comprendre, non pas forcément dans ce que la vie a parfois de brillant et de glorieux, mais plutôt en ce qu’elle a qui donne à entrevoir l’au-delà, la vérité éternelle, le Royaume : le sourire d’un enfant, l’amour d’un couple, le courage d’une maman, la prière d’un vieillard, la gentillesse d’un infirme, la capacité inouïe d’aimer d’un malade mental…

Voilà les signes du Royaume, voilà la clef d’interprétation des textes de l’Ancien Testament, voilà l’Esprit qui éclaire et qui ouvre la porte.