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19 février

19 février 2025.

Mercredi de la 6ème Semaine du Temps Ordinaire

Mc 8, 22-26

D’un Commentaire de l’Évangile par le Père François Bessonnet

Ce que les gens disent de Jésus et ce que Pierre et les disciples disent de lui

La guérison de l’aveugle dans l’Évangile est tout autant recréation que libération. Cependant, Jésus apparaît cette fois comme un thérapeute moins doué qu’on le prétend. Le voilà obligé de s’y reprendre à deux fois.

Ici Marc décrit moins l’incompétence du guérisseur que la difficulté pour l’aveugle à recouvrer pleinement la vue. Les verbes de la vision montrent un crescendo dans son rétablissement. Il voit, mais ce qu’il voit est d’abord confus : des hommes comme des arbres qui marchent. Il entrevoit seulement mais sans distinguer. Il lui faut encore l’aide de Jésus pour voir clair puis, enfin, distinctement et précisément. Dans ce face à face, le premier visage clairement reconnu sera celui de Jésus lui-même. On notera également que Jésus récidive l’imposition des mains sans le recours à la salive. Le premier acte, basé sur les gestes des thaumaturges antiques, n’a pas permis à l’homme de voir clair. Le second, plus sobre, s’ouvre sur une pleine guérison.  

L’invitation est destinée autant à voir qu’à croire. Une invitation destinée aux disciples qui sont enfermés dans une cécité de foi même après les deux miracles sur les pains et bien d’autres événements. Et s’ils demeurent dans l’incompréhension à propos de Jésus, combien plus la foule et le peuple. En son temps, Isaïe disait déjà : Tu as vu bien des choses, sans y faire attention. Ouvrant les oreilles, tu n’entendais pas. À tous, comme à l’aveugle, il leur faudra encore bénéficier de la grâce du Christ pour que leur foi soit éclairée lors d’une Pâque qui va bientôt s’annoncer.

(…) Comme très souvent, la guérison s’accompagne d’une mission ou d’un ordre tel Va !Va en paix, etc. Celui qui, désormais, voit est aussi celui qui est invité à se mettre à l’écoute de la Parole de Jésus et à la suivre. Cet impératif marque d’une part le changement : ce ne sont pas seulement ses yeux qui furent restaurés par la parole de Jésus, mais toute sa personne. Il est pleinement rétabli dans sa liberté. Plus personne n’a à le guider sinon la parole du Christ. D’autre part, la mission reçue le ramène parmi ses familiers, sa maison.

Comme pour le paralytique, comme pour l’ancien démoniaque de la Décapole et la syro-phénicienne, le premier lieu du témoignage de la miséricorde divine et de sa délivrance est celui de l’entourage, lieu du quotidien ordinaire, du vis-à-vis familier.