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19 août

19 août 2024.

Saint Bernard Tolomei

Vie de saint Bernard Tolomei, moine bénédictin

Fondateur de la Congrégation du Mont-Olivet

Bernard, fils de Mino Tolomei et de Fulvia Tancredi, naît à Sienne en 1272. Par sa naissance, il s’inscrit dans l’un des plus puissants lignages de la cité toscane en plein essor : les Tolomei appartiennent en effet à cette aristocratie de l’argent qui a construit sa fortune et conquis sa noblesse par l’exercice de florissantes activités commerciales et bancaires.

En 1313, Giovanni Tolomei – il a alors quarante ans – pose un choix décisif, un choix de rupture avec cette société : en compagnie de ses deux amis, il quitte Sienne et part au « désert », en l’occurrence dans un lieu appelé Acona, à trente kilomètres au sud-est de Sienne. Là, dans l’isolement de cet endroit accidenté, (…) nos trois compagnons mènent une vie pénitente, de type érémitique mais également marquée par une forte dimension fraternelle. On vénère encore aujourd’hui les grottes qu’ils s’étaient creusés dans la colline. Pour signifier leur nouveau genre de vie, les trois amis revêtent un habit pauvre ; qui plus est, ces grands seigneurs apprennent à vivre du travail de leurs mains, ils édifient eux-mêmes la petite chapelle dans laquelle ils disent l’office et se font célébrer les saints mystères par des prêtres de leur choix. 

Rapidement cependant, le « désert » se peuple comme il est fréquent dans ce type d’expériences. Et cette croissance engendre une mutation de l’expérience, son institutionnalisation.

Dans le même temps, Giovanni bénéficia d’un enseignement céleste ; en l’espèce, il eut la vision d’une « échelle d’argent », par laquelle une multitude de frères revêtus d’habits blancs et guidés par les anges montaient au ciel vers le Christ et sa Mère, eux aussi en vêtements d’un blanc étincelant.

Relevons en premier lieu les soubassements spirituels de cette institution naissante. La dévotion mariale fait clairement l’objet d’une insistance. Mais on voit combien cette dévotion est intimement liée au culte pour l’humanité du Sauveur, inscrit notamment dans le choix du nom du monastère : Sainte-Marie de l’Olivet, probablement parce que le lieu est planté d’oliviers certes, mais aussi, puisque la seconde partie du nom sera bientôt développée en Mont-Olivet, Monte Oliveto, référence limpide au Mont des Oliviers et donc à la Pâque du Christ. Avec Marie, s’unir au Sauveur dans sa passion pour avoir part à sa gloire, gravir avec lui et en lui, par l’humilité, l’obéissance, la pauvreté, l’échelle que sa croix glorieuse a dressée entre terre et ciel.

A la fin de 1437, le bacille de la peste s’introduisait en Italie transporté par les galères génoises depuis les rives de la Mer Noire. Cette pandémie, la terrible et fameuse peste noire de 1348-1349, s’accompagna d’une véritable crise : malades souvent abandonnés à leur triste sort même par leurs plus proches parents, prêtres refusant d’administrer les sacrements par crainte de la contagion.

Quittant la solitude de Monte Oliveto, Bernard en un étonnant retour aux sources de sa vocation se rend à Sienne, au monastère de la Porta Tufi, auprès de ses fils les plus exposés, pour leur assurer le secours de sa présence, le témoignage de sa tendresse paternelle. Le 20 août 1348, selon la date traditionnelle, il remet son âme à Dieu au milieu des siens, en cette épidémie qui emporte au total quatre-vingts moines, la moitié de la toute jeune congrégation. Le corps même de Bernard disparaît, peut-être livré à l’anonymat d’une fosse commune.